It’s more fun in the Philippines
15 jours dans l’archipel aux 7000 îles à travers rizières, plages, cascades et montagnes. Nous partons en juin 2017, le début de la période des typhons et des pluies. Nous sommes tous les deux et avons réservés quelques hébergements, les vols intérieurs et notre guide pour les rizières avant le départ.
Jour 1 : Arrivée à la capitale
Après environ 17h de trajet via Hong Kong, nous arrivons à Manille vers 19h30. Il fait nuit et il fait encore très lourd. En sortant de l’aéroport, nous avons besoin de prendre un taxi vers notre hôtel. Et là les enchères démarrent fort! 1500 pesos philippins pour rejoindre le quartier de Rizal Park. Après négociation, nous en payerons finalement 400 en laissant un pourboire. Notre hôtel, le Casa Bocobo est bien (1810 php la nuit). Les chambres sont propres avec climatisation et l’accueil est très sympathique. On sort voir le Rizal Park (à 2 min à pied de l’hôtel) et son fameux spectacle de jet d’eau en musique. C’est un peu kitsch mais c’est à voir. Des jets multicolores et quelques effets pyrotechniques sur fond de chansons de diva. Nous rentrons nous coucher après ce long voyage en avion.
Jour 2 : Manille la suffocante
Après une bonne nuit de sommeil, nous partons pour une journée découverte de la ville Intramuros : le quartier historique. Nous prenons notre petit déjeuner au resto de l’hôtel : la Kantina Sabel. Le cadre est joli, la nourriture bonne mais le service un peu lent. Après avoir avalés nos toasts, nous laissons nos gros sacs de voyage à la réception qui accepte de nous les garder gratuitement jusqu’au soir. Un bon service rendu car nous n’aurions pu visiter la ville avec ses kilos sur le dos.
C’est le matin mais la chaleur de Manille est déjà étouffante. Nous commençons notre tour par la découverte de Rizal Park, de jour cette fois. En passant sous le pont Intramuros, l’ambiance de la ville change complètement. Peu de voiture, donc peu de circulation et de bruit. Nous découvrons églises, bâtiments et fortifications à inspiration espagnole. Pour peu, on se croirait au Mexique. Notre matinée se termine par la visite du Fort de Manille (150php) dans lequel on peut visiter quelques salles, souterrains et cachots mais aussi le musée consacré à Rizal, figure de la révolution Philippine.
Après cette visite culturelle, la soif et la chaleur nous poussent à la recherche d’un endroit climatisé. Nous finissons donc au Starbucks, pas très local mais tellement rafraîchissant par ces températures ressenties à près de 48°C !
Nous continuons notre visite de la ville par la découverte de la Casa Manila (150php) qui est une reconstitution d’une maison coloniale. La visite est courte et intéressante pour comprendre la vie de l’époque. Après avoir flâné dans quelques ruelles, nous reprenons le chemin vers Rizal Park où l’on profite du spectacle de jets d’eau en attendant la tombée de la nuit. Il est temps pour nous de récupérer nos sacs à l’hôtel. Nous avons un bus de nuit à prendre pour Sagada. Nous décidons de manger avant de partir, toujours au restaurant de l’hôtel avec un bon plat de riz et une bière (450php pour 2). Avec l’aide de la réceptionniste, nous trouvons un taxi pour nous conduire à la gare routière de Cubao pour 450php seulement (merci à l’appli Grab).
Mais les bouchons à cette heure s’invitent sur la route. Nous mettons beaucoup de temps à arriver et le chauffeur au lieu de nous déposer à la gare routière, nous conduit au terminus de la compagnie Coda Lines. Nous avions pris nos billets sur internet et malgré les réticences lues sur des forums, cela a bien fonctionné. Nous voilà donc au terminus, dans la salle de pause des chauffeurs qui nous conduisent dans une maison. Une famille est en train de manger devant la TV. Pas perturbés par notre présence, ils nous installent sur le canapé devant la télé et nous donnent une bouteille de Pepsi. Sans explication, nous attendons, amusés devant un soap typiquement asiatique…
Le bus pour Sagada part à l’heure, nous sommes les premiers à l’intérieur. Il passe par la gare routière récupérer les autres passagers et c’est parti pour 11h de bus. Le bus est tout neuf, climatisé (un peu trop diront certains mais prévoyants, nous avions gardé les couvertures de l’avion pour dormir au chaud).
Jour 3 : Sagada
Le bus fait des pauses régulières. Vers 4h du matin, le soleil se lève sur les montagnes du Nord. Le paysage est magnifique. Les montagnes deviennent bleues et roses avec le soleil levant. Cela nous fait oublier les nombreux lacets et virages que nous prenons depuis des heures.
Arrivés à Bontoc, il nous reste encore 30km avant d’arriver à Sagada. Le bus s’immobilise, nous ne sommes plus que 5 ou 6 dans le bus, les passagers descendant au fur et à mesure. Le chauffeur nous dit alors qu’un éboulement sur la route empêche le car de passer. Nous sommes transférés dans une sorte de camionnette avec des banquettes à l’arrière pour finir le trajet. Sur la route, nous croisons d’autres bus qui passent sur la route. Avec l’impression de s’être un peu fait avoir par la compagnie, nous arrivons à Sagada, soulagés et amusés de cette escapade en mini jeepney.
Fatigués de notre voyage (il faut l’avouer, nous n’avons pas dormi vu l’inconfort d’un voyage en bus), nous allons directement à notre guesthouse Isabelo’s Inn pour se reposer. Nous sommes surpris d’avoir les clés aussitôt, il est environ 7h du matin et le check-in ne se fait pas avant 12h d’ordinaire. Heureux de pouvoir prendre une douche et se reposer, nous allons vite déchanter quand les travaux commencent. Les propriétaires ayant décidé de refaire la toiture ces jours-ci. Nous sommes juste sous les toits et il est impossible de rester dans ce vacarme assourdissant juste au-dessus de nos têtes !
Nous partons alors prendre un petit déjeuner à la Yoghurt House (450php pour 2).L’endroit est désert et reposant.
Après avoir repris quelques forces, nous partons pour la découverte des fameux cercueils suspendus de Sagada ! Nous empruntons le chemin qui mène derrière l’église mais nous nous faisons vite arrêter par des guides qui demandent un droit d’entrée avec guide pour y aller. Ne pouvant pas contourner cela, nous acceptons (sachant malgré tout la facilité du chemin à suivre). Notre guide Esperanza, nous propose carrément un trail de 2h30-3h dans la forêt : l’Echo Tour (600php). Là encore on accepte, heureux de découvrir l’endroit avec des explications !
Après avoir traversé le cimetière, nous arrivons à l’echo valley, connue comme son nom l’indique pour son écho. Esperanza nous invite à crier pour nous rendre compte. Nous descendons ensuite jusqu’aux cercueils suspendus. Nous sommes juste sous la paroi où il y a quelques années encore, les habitants de la vallée, suspendaient les cercueils.
Les chaises servant à laisser les corps des défunts quelques jours avant de les mettre dans les cercueils. Un endroit très mystique…
Nous continuons notre trail avec notre guide à travers la montagne. Il faut traverser des rivières à plusieurs endroits. N’ayant pas de chaussures adaptées, nous le faisons pieds nus. Notre chemin nous emmène jusqu’à une rivière souterraine. Il faut maintenant remonter vers le village afin d’aller voir les chutes de Bokong. En passant à travers des rizières, le chemin facile d’accès et rapide nous emmène devant les chutes où il est possible de se baigner mais le soleil est au plus haut point et nous ne sommes pas équipés pour la baignade. Des buffles se baignent tranquillement dans la rivière pour se rafraîchir, comme ils ont raison !
Sur le chemin du retour on goûte des mini-concombres qui poussent le long d’un mur.
Le déjeuner se fera au Salt & Pepper (360php pour 2). Là encore, l’endroit est désert. Nous nous détendons sur la terrasse. La pluie arrive et nous empêche d’aller voir les grottes de Lumiang… Pour le dîner, nous avons trouvé au Log Cabin une excellente adresse ! Décor de chalet américain, personnel très accueillant et légumes de saison (miam) : un bon cocktail pour une belle soirée avant d’aller enfin faire une vraie nuit. Les travaux dans la guesthouse se sont arrêtés vers 17h. La chambre est basique avec salle de bain privée (et eau chaude!) et très bien située à Sagada. Le seul point noir aura vraiment été le bruit lié aux travaux et l’absence d’explication de la part des propriétaires.
Jour 4 : Début du trek, Hapao et sources chaudes
C’est notre premier jour de trek ! Nous nous levons tôt pour ne pas rater les jeepneys qui partent pour Bontoc afin de relier ensuite Banaue.
Des jeepneys partent environ toutes les 30 min, quand ils sont pleins (80php pour 2). Nous sommes les seuls touristes dans le jeepney (et ça sera le cas tout au long de notre voyage). Le trajet passe vite, la vue sur les montagnes est tellement magnifique. Environ 30 min plus tard, nous arrivons à Bontoc. Là, mon itinéraire prévoyait de prendre un mini-bus pour aller plus vite et avec plus de confort à Banaue. Mais devant la nonchalance du chauffeur et le manque de touristes pour remplir son mini-bus (sans quoi il ne partait pas!), je me dirige vers un parking où des habitants attendent devant un gros bus – comment dire…- vieillissant. Une femme vient vers nous spontanément et nous explique que nous devons nous installer dans le bus en attendant que la billetterie ouvre. Ce que nous faisons grâce à ses conseils. Avec nos billets en poche (240php pour 2), c’est parti pour 2h30 de route dans le bus sans clim et au cœur de la population locale. Les paysages qui défilent sont juste magiques ! On commence à apercevoir des petits villages avec des rizières, un avant goût de ce qui nous attend ! Je mitraille de photos tout en sachant que prendre des photos en mouvement c’est juste impossible. Les passagers doivent bien se moquer de moi et de mon appareil que je passe à travers la fenêtre.
Le bus nous dépose au point de vue principal de Banaue, là où notre guide nous a demandé de le rejoindre. Il y a quelques commerces et des vieilles femmes en tenue traditionnelle qui « vendent » une photo souvenir en leur compagnie. Nous refusons et cherchons la guesthouse où vit notre guide : Tony’s homestay. Il nous faut plusieurs minutes et quelques conseils d’habitants avant de comprendre que la maison est bien l’habitation avec un toit vert qui se situe tout en contrebas de la route. En descendant la centaine de marche assez abruptes, on se dit qu’on aura bien du mal à les remonter avec nos gros sacs à dos.
Nous sommes accueillis par Tony, le père de Franz (notre guide), il nous annonce que Franz est à l’hôpital à cause d’une bactérie à l’estomac qui le rend très malade. Il ne sait pas quand il sortira… Un peu désorientés par cette nouvelle (nous étions censés partir en trek, là maintenant!), nous commençons à planifier nos prochains jours en allant plutôt dans le centre de Banaue pour trouver un autre guide. Tony nous dit de rester, qu’il va appeler un cousin qui fait des treks aussi et c’est là qu’intervient… Alvin !
Alvin arrive et nous explique le programme, on le peaufine avec lui selon nos envies, notre fatigue et notre niveau de randonnée. Tout semble rouler, nous partons donc pour notre première randonnée à la découverte de la région. Il est 13h passé et nous n’avons pas mangé. On achète quelques biscuits pour prendre des forces dans une petite guitoune et on part en tricycle avec Alvin et son frère qui nous sert de chauffeur.
Direction Hapao et ses sources chaudes. Sur la route, Alvin nous arrête régulièrement pour admirer des points de vue et faire des photos (aurait-il décelé notre passion pour la photo?!) : Hunudgan et les terrasses d’Hapao.
Nous sommes obligés de prendre un guide municipal pour faire la randonnée vers les sources chaudes. La randonnée est de niveau facile mais il ne faut pas avoir le vertige car on surplombe les rizières de parfois 2m, 5m voire 20m. L’équilibre est indispensable. On est haut, ça fait un peu peur mais ce n’est pas grand chose comparé à ce qui nous attend le surlendemain. Nous arrivons rapidement sur la cascade d’Hapao et les sources chaudes : un bassin où l’eau est à 42,9°C ! La différence de température entre l’eau de la rivière et le bassin d’eau chaude est à expérimenter. Et puis arrive l’orage et la pluie (et oui c’est le mois de juin). Heureusement pour nous, à l’arrivée de la balade, il y a un petit préau sous lequel nous nous abritons en attendant de voir une éclaircie. J’ai oublié mon poncho à la guesthouse et nous pensons au retour à faire sous la pluie en riant jaune… La pluie se calme assez vite. Nous en profitons pour faire le chemin du retour. Les paysages sont verdoyants à cette époque de l’année, presque fluo. Nous passons sur un pont en métal d’un autre âge, prêt à s’écrouler et sur lequel nous devons « passer un par un ». Un pont est un construction à côté pour les futurs randonneurs. Nous croisons aussi beaucoup d’enfants sur le chemin du retour de l’école et qui se poussent pour nous laisser passer. Ils sont impressionnants à courir en tongs sur les murets à plusieurs mètres du sol !
Le trek aura duré 5h, Alvin nous raccompagne à la guesthouse où après une bonne douche et un repas succulent servi par Rita (la femme de Tony), nous partons nous coucher (en fermant les yeux sur les 2 énormes cafards aperçu dans la chambre). Mais la nuit ne se passe absolument pas comme prévu… Ce blog n’étant pas vraiment l’endroit pour en parler, je préfère ne pas raconter nos mésaventures ici.
Jour 5 : Trek vers Batad
C’est parti pour la découverte de Batad que l’on attendait tant ! Mais d’abord, nous faisons une halte dans le centre de Banaue pour acheter nos billets de bus retour (980php pour 2) et de quoi manger pendant le trek. Après plusieurs arrêts photo et explications sur la rivière Snake et le village de Bangaan ; nous partons vers 12 h pour notre trek jusqu’à Batad. Le village n’est accessible qu’à pied après plusieurs heures de marche. Nous prenons un chemin moins fréquenté que le principal pour y arriver. Il fait très chaud et Alvin, prévenant, nous donne un bâton à chacun pour conforter notre équilibre. Nous nous arrêtons dès qu’il y a un bout d’ombre pour souffler un peu et discuter avec Alvin. Il travaille dans les rizières aussi, il nous explique donc beaucoup de choses très intéressantes. Pour le déjeuner, nous avons du riz, du porc sauce ketchup/banane et de l’ananas. Sur la deuxième partie du trek, nous rentrons dans la forêt, la végétation est plus dense. Un arbre est tombé sur le chemin et nous barre la route alors que nous sommes presque arrivés. Notre guide sort sa machette pour dégager le passage. C’est alors qu’il se retrouve couvert de fourmis de la tête aux pieds ! On l’aide alors à se débarrasser de ses sacs et vêtements. Les fourmis en profitent pour nous mordre : des petites décharges bien senties… Après plusieurs minutes de ce combat acharné, Alvin nous dit que nous ne pouvons pas passer par là (ouais parce que passer au dessus d’une fourmilière je le sens moyen) mais que le chemin que nous emprunterons n’est pas adapté et il n’y emmène pas les touristes car assez étroit. Effectivement, la fin du trek est un peu plus escarpée et surtout la partie où nous arrivons dans les rizières. Les chemins sont très étroits, glissants et à des dizaines de mètres de haut !
Enfin, Batad se dévoile ! Petit village au creux de la montagne. Nous arrivons dans le homestay où nous passerons la nuit. Nous sommes les seuls touristes dans le village. Alvin nous présente une vieille dame qui habite à côté qui nous apprend à piller le riz. C’est très minutieux : on égraine, on pilonne, on trie les grains de riz et on recommence. On rit tous ensemble, c’est très enrichissant de voir les coutumes du peuple Ifugao. La douche est bienvenue. C’est en fait un énorme seau d’eau froide avec une louche mais c’est un luxe de pouvoir se laver après la journée de trek. Après la douche, nous faisons quelques photos dans le village. Batad est très calme et paisible avec beaucoup de chiens et coqs qui se promène. Mais c’est un vrai labyrinthe !
C’est le moment de préparer le dîner. Nos hôtes vont chercher un poulet et nous proposent de le tuer. Nous resterons observateurs seulement. Ils nous invitent à goûter différents plats typiques des Philippines ( poulet adobo, tinola et native), c’est un délice. Ils nous ont également préparé du sang de poulet cuit (sorte de boudin noir de poulet?), apparemment ils adorent ça ! Nous discutons avec la propriétaire (Batad Homestay) adorable et très bavarde. Nous partons nous coucher fatigués mais plein d’émotions de toutes ces rencontres.
Jour 6 : Cascade, amphithéâtre et karaoké
Notre guide nous a proposé de nous lever très tôt pour voir l’arc-en-ciel dans la cascade au lever du soleil. Comme toujours, nous acceptons ! C’est donc à 5h, lorsque le soleil commence à se lever que nous prenons des forces avant le départ.
Avant de partir, la vieille dame veut nous faire visiter sa hutte traditionnelle Ifugao. Sur 2 niveaux, la hutte est toute petite et sert de chambre, de cuisine, de salle à manger et de lieu de travail pour faire sécher et stocker le riz. Il y a aussi des statues de divinités. La propriétaire de la maison nous invite alors à nous asseoir dehors. Elle veut nous chanter une chanson que les femmes chantent dans les rizières quand elles travaillent. Elle entame alors, elle et ses 3 enfants de magnifiques chants philippins. C’est magnifique et très touchant ! Un moment unique et privilégié. Nous lui offrons une petite tour Eiffel en souvenir. Elle ne savait pas ce que c’était, nous avons bien rigolé a essayer de lui expliquer. Elle nous a offert des petits cadeaux en échange aussi. C’est donc plein de baume au cœur que nous entamons notre dernière journée de trek.
La descente pour aller à la cascade de Tappiyah se fait très bien. 500 marches avec la plupart du temps une rampe pour se tenir. Nous sommes seuls en bas à cette heure matinale. La chute fait 70m de haut. Après plusieurs minutes d’attente les pieds dans l’eau, les rayons du soleil arrivent et forment des arcs en ciel sur la cascade. Encore un beau moment au cœur de la nature. Il faut maintenant remonter, les choses se corsent. C’est long, il fait chaud, mais nous ne sommes pas au bout de nos peines. Arrivés en haut, au niveau du village, il faut monter tout en haut des rizières pour avoir la vue sur « les rizières en amphithéâtre ». Encore 300 marches de plus. Nous prenons notre temps, Alvin est très patient avec nous (enfin surtout moi) et la vue est splendide !
Un tricycle nous attend à la sortie du chemin pour aller déjeuner. Nous allons au Ghibo Restaurant au bord de la rivière. C’est dimanche après-midi et les philippins adorent se détendre au karaoké. Nous passons donc l’après-midi à écouter les chanteurs amateurs (y compris des lady boy) qui adorent les chansons romantiques des années 80…
Nous retournons chez Tony pour prendre une douche avant d’affronter le retour en bus de nuit vers Manille. On rejoint Franz (notre guide initial qui était souffrant) au 7th Heaven pour partager un dernier repas ensemble et discuter avant notre départ. Un orage terrible s’abat sur Banaue, les routes disparaissent pour devenir de véritables torrents, nous n’avions jamais vu ça ! Le bus part à l’heure. La nuit va être éprouvante. Le bus n’est pas aussi bien qu’à l’aller (compagnie Ohayami). On a froid, on est mal installés. À notre arrivée au petit matin à Manille, nous avons encore une longue journée de transport devant nous pour arriver à Moaboal le soir… Nous prenons un taxi pour l’aéroport.
Jour 7 : Trajet vers Moalboal sur Cebu
Après un petit déj à l’aéroport, nous décollons pour 1h30 de vol vers Cebu. Nous avions prévu de prendre un minivan jusqu’à Moalboal car plus rapide et plus confortable mais notre taxi nous dépose à la gare routière où nous prenons une ligne Ceres, peu confortable (260php pour 2). Nous avons 2h30 de route pour traverser l’île. La route est très sinueuse et longue alors qu’il n’y a que 80km à parcourir. C’est donc après 9h de bus, un taxi, un avion, un taxi, un bus et un tricycle que nous arrivons enfin à notre resort à Moalboal ! Nous logeons au Savedra Dive Center (1935 php/nuit) et nous sommes ravis. Le bungalow est super bien équipé avec une terrasse face à la mer, les pieds dans l’eau. Pour nous détendre un peu, nous filons faire du snorkelling devant le resort. On voit quelques poissons mais la visibilité n’est pas terrible. C’est l’heure de l’apéro sur la terrasse du bungalow avant d’aller dîner au Chili bar juste à côté (690php pour 2). Nous achetons des t-shirt souvenirs et allons nous coucher après cette longue journée de transport.
Jour 8 : Plongée autour de Moalboal
Aujourd’hui, ça sera repos et journée dans l’eau ! Première plongée pour mon mari sur la sardine run : un banc de sardine composé de millions de sardine qui tourbillonnent à quelques mètres du rivage. Après un petit-déjeûner au French Coffee Shop (500php pour 2), deuxième plongée sur Pescador Island. J’accompagne sur le bateau. Déjeuner au Chili Bar puis snorkelling devant le bungalow où on a la chance de croiser une tortue. Enfin, dîner au Sole e Mare (600php pour 2) pour une traditionnelle pizza internationale!
Jour 9 : Excursion autour de Moalboal
Après une plongée sur White Beach au petit matin pour mon mari, nous partons pour visiter la partie Sud de Cebu. Nous louons un scooter chez Majona’s (350php le scooter avec 2 casques). Une grande première pour nous ! Mais le scooter est facile à manier.
Notre première étape sera les cascades de Kawasan à 20km de là. La route se fait très bien et la circulation est calme, une fois sorti de Moalboal. Sur le trajet, une grosse pluie tombe d’un coup (vive la période des typhons). Je descend du scooter pour chercher un abri et je vois des jeunes qui me font de grands signes au loin. Nous nous rapprochons et nous abritons avec eux sous un grand préau qui abrite un terrain de basket. Les jeunes entament alors une partie de basket-ball, fiers de montrer leur talent devant des touristes.
Nous pouvons reprendre la route, mais arrivés sur le parking des cascades (50php), il se remet à pleuvoir. Nous attendons 1h à l’abri d’une église puis finissons par prendre notre courage à deux mains et enfilons nos ravissants ponchos ! Le chemin pour aller aux cascades est magnifique ( 80php pour 2), nous longeons une rivière en passant à travers la végétation. Nous ne prenons pas vraiment le temps de s’arrêter à cause de la pluie et c’est bien dommage. Le chemin se fait sans difficulté mais quelle déception en arrivant sur les cascades ! Le site est complètement aménagé pour les touristes avec de nombreuses buvettes presque les pieds dans l’eau. Il y a beaucoup de monde, ça ne donne pas envie de se baigner ni de prendre de photos même si la cascade en elle-même est belle. Nous faisons aussitôt demi-tour…
Sur la route du retour, nous avons une crevaison. Et oui, il fallait bien que ça arrive au milieu de nulle part ! Des gens nous font signe sur le bord de la route. Dans notre malheur, nous avons crevé juste devant le mécano du coin. N’ayant pas de monnaie pour le payer, j’entre dans un petit shop pour demander de la monnaie. J’ai un peu honte de n’avoir qu’un gros billet de 1000php mais le commerçant très gentil accepte de me faire du change. Le mécano nous fait une rustine qu’il sèche avec une flamme : système D. Je le prends en photo, les passants rient de nous voir en panne ici. Après lui avoir donné 100php, nous repartons vers White Beach.
La petite route pour White Beach est très sympa en scooter. Chose étrange, nous payons 2 sortes de « péages » au bord de la route pour nous autoriser l’accès… mouais… Arrivés sur la plage, il y a peu de monde. Dans l’eau, le tombant est à quelques mètres de la plage. Quelle vie ! Poissons, corail… le site est super agréable pour faire du snorkelling. Après avoir fait le plein d’essence sur la route du retour, il est temps de rendre le scooter car la nuit tombe. Dernier repas à Moalboal au Sole e mare au bord de l’eau.
Jour 10 : Arrivée sur Bohol : Loboc et ses alentours
Afin de pouvoir prendre le ferry à Argao et ainsi éviter d’avoir à retourner à Cebu, nous prenons un taxi qui nous dépose à la gare maritime (2000 php). Nous prenons la compagnie Lite Fery qui fait le trajet en 2h30 vers Tagbilaran à Bohol (400php pour 2). Le bateau est stable et paisible même si les bancs sont plutôt inconfortables. Arrivée à Tagbilaran nous négocions très durement un taxi vers Loboc. Nous prenons un taxi non officiel, que nous regretterons quelques jours après.
Nous nous installons chez Fox & the Firefly (1800php), un resort au bord de la rivière, dans un cadre envoûtant, calme et cosy. On nous offre une boisson à l’arrivée. Les chambres sont assez simples mais avec moustiquaires et ventilateurs. Nous avons pris une chambre avec salle de bain privée. Cette dernière se trouve en plein air, au milieu de la végétation ! Un cadre enchanteur ! Quel sentiment de prendre une douche en pleine jungle avec le bruit des animaux, c’est incroyable ! Nous demandons à la réception de louer un scooter (350php) dès maintenant pour commencer à explorer les alentours. Nous commençons par découvrir la ville de Loboc avec son église en ruine suite au séisme de 2013, ses jeepneys ultra pimpés et le centre du village vivant et décoré. Après quelques photos souvenirs, nous partons vers Sevilla pour les ponts de bambous suspendus. Il est presque l’heure de la fermeture quand nous arrivons. Nous sommes seuls sur le site. Sans trop réfléchir nous nous élançons sur les 2 ponts en bambou au dessus de la rivière. Cela fait tout de même peur car cela semble très fragile. Une petite activité à sensation pour la modique somme de 0,36€ cts.
Le soir, nous mangeons au resto du resort. Un bon repas philippin dans un cadre tout en bois. Super resort tenu par un belge à recommander. Nous nous couchons dans le lit avec un gros lézard au plafond comme compagnie. La nuit fût agitée à cause d’un orage qui éclate juste quelques minutes avant que le réveil ne sonne à 4h pour aller aux Chocolate Hills.
Jour 11 : Chocolate Hills
4h: Le réveil pique. Il pleut dehors, on attend quelques minutes au sec dans la hutte avant d’affronter la pluie et la nuit. Direction : les chocolate hills pour assister au lever du soleil. Il faut environ 1h de route pour y arriver mais la nuit, la durée de trajet s’allonge. La route est tortueuse et mouillée donc glissante. En chemin, les premiers rayons de soleil pointent le bout de leur nez. Le ciel prend des couleurs roses, on a peur de rater le lever de soleil… Nous demandons notre chemin sur la route (oui il y a des gens sur la route à 4h30 du mat’…) et on accélère pour finalement arriver au pied de la colline. Personne au guichet, on monte les marches en courant. Là-haut, nous sommes seuls avec un autre couple de touristes : le bonheur ! On profite longuement du lever de soleil sur les centaines de collines qui sortent de nulle part. Des couleurs bleus, roses puis oranges et jaunes se dessinent sur le paysage. C’est magnifique et nous sommes seuls. Nous qui avions peur qu’il y ait foule, nous sommes ravis ! Notre mission étant accomplie, nous redescendons les marches. Il n’y a toujours personne au guichet, nous partons donc sans payer.
Nous profitons d’avoir encore le scooter pour faire une halte aux cascades de Pangas à Bilar. Nous sommes tous seuls sur une petit chemin caillouteux pendant 5 km. Nous croisons quelques habitants dont des enfants (et adultes) contents de nous faire des « hellos ! » sur la route. La cascade n’est pas très impressionnante mais le détour par la campagne était sympa. On croise quelques spots de photos sur la route. On prend notre temps et on s’arrête régulièrement.
Lorsque nous rentrons au resort, il est encore temps de prendre le petit déjeuner. Après une petite douche (toujours en plein air), nous reprenons le scooter direction le centre de réhabilitation des tarsiers à Corella (120php pour 2). Cette adresse est conseillée pour la préservation des animaux mais nous avons été assez déçus de la visite. Il y avait des groupes de touristes sur lesquels nous avons été greffés pour la visite. Du coup, c’était rapide, peu d’explications et tout le monde faisait la queue pour sa photo souvenir. Les tarsiers sont des minuscules mammifères, bien cachés dans la végétation. Source d’inspiration pour créer le fameux maître Yoda, ils sont vraiment uniques !
De retour au Fox & the Firefly pour rendre le scooter, nous rappelons le taxi de la veille pour qu’il nous ramène jusqu’à Panglao. En toute confiance, je ne négocie pas le tarif avec lui (rappelez-vous, nous avions eu un prix à l’aller défiant toute concurrence). Quelle erreur ! En nous déposant dans notre guesthouse, c’est la douche froide. Il demande pas loin de 20€ là où nous en avions payé 8€ la veille… Plus nous essayons de négocier, plus il s’énerve. Nous payons et il repart fâché mais avec un beau billet. C’est la seule mésaventure que nous ayons eu et elle est évidemment de notre faute. Nous avons relâché notre confiance pour une fois, mal nous en a pris !
Nous arrivons donc au Chill-out Guesthouse à Alona Beach, excentré du bord de plage (nous voulions de la tranquillité). Nous louons un scooter pour rejoindre le front de mer. Toute autre ambiance ! Beaucoup de monde, circulation impossible, parking payant et accumulation de resto sur la digue. On ressent ici le tourisme de masse qui a poussé les constructions au plus près de la mer, à même la plage. Ce n’est pas du tout ce que nous aimons. Nous partons à la recherche d’un club de plongée pour en programmer une le lendemain. Tâche difficile, soit c’est complet, soit c’est annulé pour cause de mauvais temps (?). Nous finissons par trouver un club qui accepte sans broncher. Le rdv est pris pour le lendemain. Après avoir acheté des cartes postales, nous nous asseyons en terrasse d’un bar avec concert, le Birdwatching. L’ambiance est festive, nous y restons pour manger (620ph pour 2). En observant les passants, on voit l’autre visage d’Alona, les prostituées et les enfants qui mendient… La journée se termine pour nous, nous rentrons à l’hôtel. Mais il sera difficile de trouver le sommeil, des voisins de l’hôtel fêtent un anniversaire… et en Asie, pour faire la fête on fait du … karaoké !
Jour 12 : Panglao et lucioles
Plongée prévue sur Balicasag island ce matin mais la météo en a décidé autrement. La mer est déchaînée, toutes les plongées vers l’île sont annulées. Le club de plongée décide quand même de faire plonger mon mari sur une épave proche. Il y a de beaux creux en mer, les bateaux s’entrechoquent sur la plage, j’ai un peu peur pour mon mari sous l’eau. Mais tout se passe bien. Après avoir mangé un sandwich chez Gavroche (500php pour 2), direction la grotte de Hinagdanan, au nord de l’île. Sur la route on cherche la mairie pour acheter des timbres, mais nous sommes samedi et c’est fermé le week-end. Impossible de trouver des timbres autrement…
Nous arrivons sur le parking de la grotte. Je m’inquiète d’être en tong pour visiter la grotte… pour rien ! C’est tout petit (105 php pour 2 avec parking), juste un escalier qui mène vers un trou d’eau. Alors certes, il y fait frais mais ça n’a rien d’exceptionnel. À la limite, c’est sympa car on peut nager dans l’eau. On profite quand même de la grotte quelques instants avant de repartir.
Nous partons maintenant nous rafraîchir à la piscine. Le Chill Out n’a pas de piscine mais a un partenariat avec la Villa Kadasya qui en a une. Il n’y a personne, encore une fois nous sommes seuls et profitons de la piscine.
Il est désormais l’heure de partir pour notre sortie kayak avec Kayakasia à la découverte des lucioles (1950php / personne) ! Notre guide vient nous chercher à l’hôtel et nous emmène jusqu’à l’embarcadère. Nous avons 2 guides pour la sortie et nous ne sommes que 3 clients : le rêve. La nuit tombe et nous partons en kayak sur le fleuve. Le guide nous donne des explications sur la faune et la flore, on s’arrête de temps en temps pour discuter. Une fois la nuit tombée, nous attendons dans l’obscurité que les lucioles s’animent. Des bateaux à moteur arrivent par intermittence avec des touristes énervés et bruyants puis repartent aussitôt. Kayakasia préfère développer l’activité dans le respect de la nature et des lucioles. C’est un phénomène magique, les lucioles brillent par millions dans les arbres en bordure du fleuve. On dirait d’immenses sapins de Noël. Nous avons pu observer 4 arbres à lucioles avant de faire chemin inverse dans le noir complet. Drôle d’expérience, inoubliable sur un parcours de 4 km sans difficulté. Au retour des plats philippins fait-maison nous attendent. On nous ramène à l’hôtel pour une belle nuit de sommeil avec des étoiles plein les yeux.
Jour 13 : Retour à Manille
Après un petit déjeuner au Chill Out ( 350php pour 2), nous prenons un tricycle pour l’aéroport de Tagbilaran. Nous nous faisons prendre à l’enregistrement pour surplus de bagage. Nous avons joué, nous avons perdu. 1600 php de surplus… La salle d’embarquement de l’aéroport est petite et pleine à craquer. Un groupe vient jouer de la musique pour nous faire patienter. Le vol se passe bien. Arrivés à Manille, nous prenons un taxi vers notre hôtel, le Zen hôtel, room EDSA. Nous arrivons dans une sorte d’hôtel de passe avec massage et location de chambre à l’heure… mais le personnel nous fait traverser le parking souterrain et nous fait entrer dans un autre hall d’hôtel beaucoup plus chic. C’était le Zen Hôtel (room EDSA – 2300 php). La chambre est bien mais la déco très kitsch avec des crustacés collés au mur et une tête de lit en forme de coquillage ! On se croirait chez Disney ! Nous sommes proches de l’aéroport donc pas grand chose à faire aux alentours. Nous prenons un cocktail sur le toit terrasse de l’hôtel (le Shogun – 390 php pour 2) puis allons nous coucher pour notre dernière nuit aux Philippines.
En conclusion, un beau voyage très dépaysant, bien rempli et très speed. 3 îles en 13 jours c’était audacieux mais on ne regrette pas. On aura fait tout ce qu’on voulait faire sans se priver. Aucun retard ou annulation de transport, pas de problème de météo ni de sécurité. Nous sommes partis dans un contexte défavorable après des tentatives d’attentats à Bohol et une guerre en cours sur l’île de Mindanao. Ce qui explique sûrement pourquoi nous étions seuls dans tous les lieux touristiques que nous avons visité à l’exception des cascades de Kawasan et d’Alona beach. Une population dans la grosse majorité accueillante et avenante mais attention tout de même aux arnaques. De magnifiques paysages et de beaux spots de plongée.
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