Jour 6 : La Valachie
Direction le monastère de Brébus entouré de murailles en pierre de 6m de haut. Le Monastère en brique et pierre est constitué d’une église, d’un campanile et d’une maison princière. C’est dimanche matin et la messe bat son plein dans l’église. Pudiques, nous n’entrons pas mais écoutons les chants via un haut parleur qui diffuse la messe pour les gens restés dehors.
Quelques kilomètres plus loin, nous passons devant des rochers verts, pas très loin de la ville de Slanic (en Valachie), sur les hauteurs. Un paysage à la couleur étrange sur lequel il faut tomber par hasard, nul panneau ne l’indiquait. L’endroit est occupé par une meute de petits chiots tous plus mignons les uns que les autres. Nous leur donnons quelques bouts de pain mais c’est vite la cohue. Sûr qu’on aurait pu en retrouver un dans le 4×4 !
Il pleut toujours, on commence à avoir le moral en berne quand un miracle se produit. Le soleil arrive ! Nous en profitons pour faire un pique-nique en plein air au milieu des champs avec les rayons du soleil qui nous réchauffent.
Nous arrivons tôt au pied du volcan de boue : Vulcanii Noroiosi. Nous nous garons sur un parking sur lequel nous sommes autorisés à dormir contre 50 lei. Un bloc sanitaire tout neuf a même été construit à proximité. En fin d’après-midi, nous commençons la randonnée qui nous emmène en haut du volcan. L’entrée est à 4 lei par personne. Arrivés en haut, c’est assez plat mais il y a des cratères avec de la boue en ébullition. Quelques cheminées également d’où la boue grise sort sous forme liquide. Ce n’est pas très impressionnant mais insolite. Unique en Europe ! Il n’y a pas de forte odeur mais quelques effluves qui ressemblent à du plastique chaud. Le parc est ouvert, nous pouvons aller où on veut. Notre curiosité nous emmène près des cheminées où nous devons passer par des petits canyons asséchés. De temps en temps, on entend une bulle de boue bouillonner et sortir. L’environnement est très beau et le paysage volcanique aux alentours fait penser à l’Auvergne. La petite randonnée se fait sans difficulté, il faut simplement prévoir des bonnes chaussures voire des bottes s’il a plu avant la balade. Le terrain peut s’avérer très “collant”.
Jour 7 : Sur les traces des charbonniers
Aujourd’hui, nous ne faisons que de la piste. Et exceptionnellement, il fait beau ! Nous prenons notre pause café en haut d’un petit col de 660m avec une superbe vue sur les collines verdoyantes. Rapidement, nous prenons des pistes en forêt à la recherche de l’ours. Mais c’est sur un charbonnier que nous tomberons ! Au milieu de nulle part, nous tombons sur un roumain seul en train de faire du charbon de bois. Il ne parle pas anglais mais nous explique comment il le fabrique. Après avoir recouvert son tas de bois avec de la terre et de la paille pour limiter l’apport d’oxygène, il y met le feu pour créer un phénomène de combustion interne. Une fois le bois carbonisé, il le met en sac pour le vendre sous forme de charbon de bois. Il veut nous offrir un sac mais nous n’acceptons pas. Nous lui donnons quelques petits trucs à manger et à boire en échange de son accueil. Nous passons également devant sa roulotte plus que sommaire… Il doit se sentir bien seul ici.
Drums, grumières et traces d’ours sont au programme. Nous suivons un camion qui passe à gué. S’il passe, nous aussi ! Nous traversons une deuxième fois la rivière pour pique-niquer de l’autre côté. Des traces d’ours sont visibles, il n’est pas loin mais nous ne le verrons pas.
En passant en ville, nous faisons l’appoint d’essence et terminons la journée dans un champ bucolique pour le bivouac. En début de soirée, un énorme orage s’abat sur nous. Nous avons à peine le temps de s’abriter sous la bâche (et de la tenir pour ne pas qu’elle se déchire). C’est un vrai déluge qui nous tombe dessus mais qui heureusement ne dure pas longtemps. Nous passons encore une fois, une soirée humide mais chaleureuse sous la bâche bleue.
Jour 8 : De la boue, encore de la boue
Nous prenons, à notre habitude, une pause café sur une colline avant de nous perdre dans des champs, incapables de retrouver la trace. Il semble qu’elle ait disparu avec les années. Nous tournons un moment dans les champs avant de finalement devoir reprendre la route pour ne pas perdre de temps. Nous nous arrêtons dans la ville d’Odorheiu Secuiesc. Une jolie ville qui n’a cessé de passer du royaume d’Autriche-Hongrie à la république de Roumanie. Sous 2 influences culturelles donc, voire 3 puisque certains habitants s’estiment être des descendants des Huns et de leur emblématique chef Attila. À voir : de belles églises et un parc de statues décorées de runes hongroises. Après avoir mis quelques euros dans le parcmètre, nous allons déjeuner au Csiki Brasserie. L’occasion de goûter la spécialité le Mititei, sorte de saucisse de viande hachée. Nous goûtons également les bières locales. Pour 2 plats, 2 bières et 3 IPA en souvenir, nous nous en tirons pour 110 lei avec les pourboires.
L’après-midi sur les pistes est éprouvante. Les traces sont boueuses, nous sommes plusieurs à avoir des difficultés et nous finissons par nous ventouser dans un gros trou d’eau. Quelques kilomètres plus loin, c’est un autre copain -en tête- qui est coincé dans une ornière très profonde. Après plusieurs dizaines de minutes, il arrive à en sortir en marche arrière. Nous sommes à quelques centaines de mètres du bivouac du soir mais la nuit tombe, les équipages sont fatigués et la piste ne passe plus. On décide alors de faire demi-tour (ce qui implique de repasser le passage où nous nous sommes plantés!).
Nous nous dépêchons de rejoindre un village pour trouver un hébergement. En sortie de piste, notre copain se rend compte qu’il a cassé son pied d’amortisseur.
Il est presque 21h lorsqu’en cherchant l’ancien “Medina camping”, nous trouvons une auberge avec un restaurant à Bucin : le Hanul Borzont. Nous sommes contents d’être au chaud après cette après-midi de piste. Nous goûtons la truite et le poulet local (68 lei avec les boissons). Nous sommes logés dans des petits chalets en bois type motel avec chacun notre salle de bain. Une nuit au chaud et au sec fortement appréciée.
Jour 9 : Garage et lac rouge
Après un bon petit déjeuner roumain (non sans quelques incompréhensions) et 80 lei en moins, nous partons à la recherche d’un garage à proximité pour le 4×4 endommagé. C’est à Gheorgheni que nous trouvons un garagiste qui -cerise sur le gâteau- parle français ! Quelques heures plus tard, la réparation prend plus de temps que prévu. La moitié du groupe prend alors de l’avance et part devant en direction du Lac rouge. Qui en vérité n’est pas rouge… Ce barrage supposé formé naturellement après un gros orage prend parfois des teintes brunâtres et des troncs d’arbres morts réapparaissent à la surface, laissant une atmosphère mystérieuse autour de ce lac. L’endroit est touristique, échoppes et bars se succèdent avec une musique un peu criarde. Nous prenons tout de même un verre avec vue sur le lac car nous ne voulons pas trop distancer le reste du groupe.
Nous en profitons pour goûter le Langosi, une sorte d’énorme pain frit fourré au chocolat ou à la confiture (15 lei).
Nous reprenons la belle route des gorges de Bicaz qui longe le lac d’Izvorul Montelui entre Bicaz et Borca et longeons le barrage.
Le groupe nous rattrape et nous reprenons une piste. Elle est en chantier, nous dérangeons les ouvriers mais ils sont sympas et bougent toutes les machines pour nous laisser passer ! Nous passons un col à 1225m. De la boue, de la boue et encore de la boue. Après la pluie accumulée ces derniers jours, c’est humide. Nous finissons par nous poser dans une petite prairie en bord de chemin.
Jour 10 : Les Monastères de Roumanie
Aujourd’hui nous allons visiter le célèbre Monastère de Voronet. L’entrée est à 20 lei pour 2. Il est petit mais c’est très beau. Les peintures sur l’extérieur de l’église sont impressionnantes. Le bleu des fresques a d’ailleurs donné le nom à la couleur bleu Voronet.
Sur les faces du monastère sont représentés le Jugement dernier, l’arbre de Jesse ou encore des portraits de philosophes dont Platon représenté avec un cercueil sur la tête.
Il y a une messe à l’intérieur, nous n’avons pas le droit d’entrer mais pouvons observer les religieuses vivant ici dans leur robe noire traditionnelle.
Nous visitons ensuite le monastère de Sucevita, dans le même style mais avec des remparts tout autour. Il est très beau. Mieux conservé que Voronet, il représente pourtant des scènes similaires mais la couleur est moins passée. Il est considéré comme l’ensemble iconographique le plus riche de tous les monuments de Moldavie. Il est possible de rentrer à l’intérieur de ce monastère. En passant par le pronaos puis le naos. Un calendrier orthodoxe est peint sur chaque centimètre carré et représente 1 case par jour. C’est magnifique. Puis au fond, la salle de l’autel est richement décorée de dorures. Il existe aussi un petit musée que l’on peut visiter avec notamment un impressionnant manuscrit du 16ème siècle.
Le tout pour 20 lei pour 2 avec en plus 3 lei pour le parking et 3 lei pour les WC.
Après un pique-nique en bordure de route, nous prenons la direction du village de Moldovita. L’arche en bois à l’entrée nous indique que nous sommes au bon endroit. Le village est connu pour ses œufs peints. Il existe une sorte de musée où l’on peut voir de grandes étagères présentant 11 000 œufs. L’entrée est à 15 lei et il est parfois possible de voir l’atelier à l’œuvre certains jours. Pas de chance pour nous aujourd’hui, l’atelier est fermé et nous décidons de ne pas visiter le musée. La jeune fille à l’accueil nous parle d’une boutique où il est possible d’acheter ses fameux oeufs. Nous cherchons (en vain) dans le village cette boutique. Pendant ce temps, un copain (resté dans sa voiture) nous envoie une vidéo d’un ours en pleine rue. Une habitante l’a alerté et il a filmé pour nous. Quelques minutes après, il a disparu. Nous qui avons cherché pendant des jours et des jours un ours sur les pistes forestières, devons finalement être en ville pour espérer en apercevoir un… À croire qu’ils sont plus intéressés par les ordures que par les baies de la forêt.
Un peu déçus d’avoir raté l’ours, nous reprenons la route. Soudain, nous voyons un vieux train à vapeur passer. Nous nous arrêtons pour le prendre en photo et quelques kilomètres plus loin, il y a un arrêt au bord des rails avec des musiciens. Le train touristique s’arrête pour laisser descendre les touristes qui profitent de la musique et de grillades à déguster.
La piste de l’après-midi est longue et cassante. À Carlibaba, tout le monde est d’accord pour continuer par la route. Près de Bogdan Voda, nous croisons sur la route un mariage traditionnel de la région des Maramures. Nous dépassons 3 hommes en costume sur des chevaux décorés avec 1000 couleurs lancés en plein galop sur la route.
Ce soir, le bivouac est insolite. Nous dormons sur le parking du départ du train à vapeur à Viseu de Sus. Au milieu des wagons. Le parking est gratuit et autorisé pour une nuit pour les visiteurs qui prennent un billet pour le train. En bonus, les sanitaires (wc et lavabos) restent ouverts toute la nuit. Le parking est fermé à la tombée de la nuit donc totalement sécurisé.
Le manque de douche dans les sanitaires nous oblige à faire nos shampoings dans le lavabo mais l’eau est chaude c’est l’essentiel.
Jour 11 : Locomotive et cimetière
Nous nous réveillons sous une grosse pluie. On se dépêche de replier et on hésite longuement. Fait-on la balade en train au risque d’être trempé et de ne rien voir ? En attendant les premiers départs, nous prenons un café serré au petit bar de la gare abrités comme nous le pouvons sous un petit préau. Nous obtenons confirmation que les wagons sont bien fermés, cela nous encourage à monter dans le train à vapeur de 10h. Le ticket nous coûte 150 lei à 2.
La balade dure environ 2h30. Sur le trajet aller, le train appelé Mocanita s’arrête à plusieurs endroits pour permettre de faire des photos mais c’est à l’arrêt déjeuner que nous pouvons réellement descendre. Arrivés à Paltin donc, nous descendons et pouvons nous restaurer auprès de plusieurs stands. Ici tout est prévu pour occuper les touristes. Un petit musée explique l’histoire du coin, notamment pendant la guerre, mais aussi l’origine du chemin de fer qui servait à transporter les bûches. C’était un train forestier. Aujourd’hui, il est connu comme étant le dernier chemin de fer actif où circulent des locomotives à vapeur.
D’ailleurs, la pause midi est l’occasion d’observer les cheminots à l’œuvre, en train de recharger la machine. Un peu plus loin, de jeunes roumains en costume dansent sur des musiques traditionnelles. C’est très sympa à regarder. Au-delà de ces images d’épinal, on croise aussi des camionnettes transformées pour rouler sur des rails afin de transporter les employés qui font la navette ici pour accueillir les touristes. Par chance, la pluie s’est arrêtée mais de larges préaux sont là pour abriter les visiteurs en cas de pluie ou de grand soleil. Le train repart dans l’autre sens permettant d’admirer les paysages sous un autre angle : tantôt la forêt, tantôt la rivière mais surtout une belle vue sur le train dans les courbes.
Un plein d’essence plus tard et nous voilà partis en direction d’un nouveau monastère. Celui de Barsana. C’est un vrai coup de cœur. On dirait un petit village avec de jolies maisons et constructions en bois. Dès l’entrée, une musique (certainement religieuse) est diffusée et on est très vite transporté dans l’ambiance zen qui règne ici. Il est possible de visiter une tour et l’église en bois qui datent du 18ème siècle. Petit plus par rapport aux autres monastères, l’entrée est gratuite.
Nous nous rapprochons de la frontière ukrainienne. Sur la route, nous passons devant de nombreux portails et porches en bois sculpté. Typique de la Roumanie. Nous croisons aussi des arbres à casseroles exposés à l’entrée des maisons qui signifient la présence d’une jeune fille à marier. C’est une coutume très ancrée dans la vallée d’Iza.
Nous longeons l’Ukraine que l’on peut apercevoir de l’autre côté de la rivière, du côté de Sighetu Marmatiei. C’est étrange de savoir que ce pays est en guerre car ici à la frontière Roumaine tout est paisible et suit son cours, comme si de rien n’était.
Nous terminons cette belle journée par l’insolite découverte du cimetière joyeux à Sapanta. Cette découverte originale vaut le détour ! C’est un cimetière où les 800 tombes sont peintes avec un art naïf et représentent un événement de la vie du défunt, un aspect de sa personnalité ou parfois sa mort. Les tombes sont très colorées, tout en étant dans des tons bleus et rouges. Certaines sont cocasses avec des fins tragiques ou plutôt comiques. Malgré le lieu, on aurait envie de rester et de regarder toutes les tombes. Le concept est super. Chaque habitant a le droit à sa tombe depuis 1935.
L’extérieur de l’église est lui aussi magnifique, elle a été restaurée il y a quelques années.
Nous trouvons le petit camping de Pastravul à Sapanta avec sanitaires tout neufs à 60 lei l’emplacement.
Jour 12 : Les mines de sel de Turda
Nous nous aventurons sur une piste qui monte en forêt mais quelques kilomètres plus loin un panneau d’interdiction nous oblige à faire demi-tour. Nous prenons la route en direction des mines de sel de Turda.
Nous arrivons en début d’après-midi dans ce qui semble être un mix entre un parc d’attractions et un site patrimonial. Les mines de Turda sont très insolites, c’est pour cela que nous voulions les visiter. L’entrée nous coûte 60 lei / pers et 10 lei pour le parking. Pour un samedi c’est plutôt calme, pourtant le parking est plein. Anciennes mines de sel creusées à la main, les mines de Turda ne sont plus exploitées depuis 1932. On descend dans la première salle de 72m de profondeur par un impressionnant ascenseur en verre. Puis un escalier assez raide descend dans la seconde salle à 120m de profondeur. Cette salle est encore en eau mais il reste une sorte de petite île au milieu accessible par un pont. L’ambiance est étrange. D’un côté les impressionnantes parois de roches salées noires et blanches ; et de l’autre, des attractions comme des barques, un mini-golf, des tables de ping-pong ou encore une grande roue ! En remontant, les galeries encroûtées de sel (vous pouvez goûter, c’est salé !) emmènent à une ancienne salle d’exploitation où se trouve une machine d’extraction en bois tirée à la force des chevaux qui restaient dans le noir pendant des mois.
Il est temps de repartir vers la frontière hongroise. Nous empruntons la seule route qui nous y emmène mais un gros accident sur la route nous oblige à revoir nos plans.
Notre dernière soirée en Roumanie sera improvisée mais tellement mémorable. Sur internet, nous cherchons un hôtel ouvert avec au minimum 5 chambres. Pas évident… Nous finissons par nous arrêter à l’Hôtel Bianca à Fantanele. Cet hôtel de station de ski des années 70 est dans son jus et ressemble étrangement à l’hôtel de Shining. Le concierge est très sympathique mais parle peu anglais. La chambre coûte 51€ avec petit déjeuner. Le réceptionniste nous conseille le restaurant en contrebas pour le dîner, le seul du coin ouvert d’ailleurs.
En passant la porte, c’est le quiproquo. La serveuse nous dit que le restaurant est privatisé pour une fête de famille et pour un 2ème groupe ce soir et qu’elle ne peut donc pas nous accueillir. Nous repartons un peu penauds, en nous préparant à devoir reprendre les voitures… Et puis la serveuse nous court après pour nous dire qu’elle s’est trompée et que le groupe qu’elle attend c’est justement nous ! Le réceptionniste de l’hôtel ayant eu la délicate attention de réserver pour nous. Circonstances exceptionnelles, le menu sera unique ce soir. Polenta à la crème et au fromage (appelée mamaliga) en apéro, poulet-purée et papanasi en dessert (30€ à deux avec les boissons). La grande tablée d’à côté nous fait de l’œil toute la soirée et commence à mettre des musiques en Français pour nous amuser. Il est d’ailleurs intéressant de voir qu’Indyla est leur référence en la matière. Alors qu’ils enchaînent les danses traditionnelles roumaines, ils nous font signe de les rejoindre et c’est comme à son habitude, plein d’entrain qu’Alix accepte et apprend des pas de danses roumaines. Ne voulant arrêter ce moment, les roumains nous mettent alors du Ozone puis la Macarena et nous voilà tous à danser dans la salle de restaurant.
Cette rencontre avec ces roumains accueillants et sympathiques clôt ce voyage en Roumanie de la plus belle des façons !
Voir la partie 1 de notre roadtrip : Le raid des Carpates en Roumanie