Après une longue traversée de la France, de l’Espagne et d’une partie du Maroc, nous arrivons enfin à Marrakech à la tombée de la nuit. Nous dormons 1 nuit dans les tentes en dur du camping du Relais de Marrakech. Le camping est bien rempli mais grand et spacieux. Le personnel est très serviable et agréable. Sur place, un bar, un restaurant, une piscine et du pain frais tous les matins. Dès notre réveil, nous réservons déjà notre emplacement de camping pour le soir-même, histoire de s’assurer une place. Le côté pratique, c’est que nous pouvons prendre un taxi depuis le camping en y laissant les véhicules en sécurité.
Marrakech
Nous prenons donc un taxi pour aller à Marrakech (100 dirhams le taxi). Il nous dépose devant la Koutoubia, l’immense minaret de la mosquée. Nous partons de suite vers la place Jemma el Fna, plutôt calme à cette heure. Il y a tout de suite des explosions d’odeurs, de bruits, de couleurs. Charmeurs de serpents, dresseurs de singes, calèches et autres attrape touriste grouillent sur la place.
Après avoir retiré de l’argent (attente longue au distributeur), nous faisons nos premiers pas dans le souk. Babouches, dinanderie, épices, cuirs, souvenirs… Toutes les ruelles sont étriquées et bruyantes. C’est un vrai labyrinthe dans lequel on pourrait se perdre facilement. Nous faisons nos premiers achats et avons du mal à négocier correctement, c’est le jeu du souk ! Nous prenons un café à emporter, dans une sorte de petit food truck, sacrément négocié d’ailleurs. Rapidement, la tête me tourne de toute cette agitation, c’est le moment de faire une pause.
Nous prenons une table au café des épices, situé sur la place du même nom. Tout y est parfait : la vue sur Marrakech, le personnel et les fameux tajines que nous goûtons (210 dirham pour 2).
Après cette pause bienvenue, nous partons en visite vers le quartier Juif. Nous choisissons de découvrir les tombeaux saadiens (70 dirham / pers.). Il n’y a personne au guichet mais une fois à l’intérieur de ce jardin tombeau, nous devons faire la queue pour apercevoir l’intérieur du mausolée. Ce petit jardin calme est inspirant, hormis la queue qui paraît interminable.
En sortant, nous achetons des pâtisseries dans une petite boutique sur la rue. Nous payons 1 dirham pour 5 pâtisseries ! Nous rejoignons la Koutoubia par les grandes rues. C’est bruyant et la circulation est dangereuse mais on s’habitue rapidement à cette ambiance très vivante.
Nous reprenons le taxi dans l’autre sens pour revenir au camping. La nuit est à 100 dirham pour l’emplacement.
Du col Tizi n’ Tichka à Ouarzazate
Pour rejoindre Ouarzazate, il faut passer le fameux col de Tizi n’Tichka à 2260m d’altitude.
À la sortie de Marrakech, nous nous faisons arrêter par la police. Nous avons dépassé la limitation de vitesse de 9km/h (69 au lieu de 60). Soupçonnant un bakchich, nous demandons à voir la preuve. Face à la photo du radar, nous nous acquittons d’une amende de 150 dirham. Nous en profitons pour demander si le col est bien ouvert aujourd’hui.
Au moment de passer le Col de Tizi n’ Tichka, il fait 0°c et il y a de la neige. Nous faisons des arrêts photos et des vendeurs à la sauvette viennent essayer de nous vendre des géodes aux couleurs louches et flashy.
Nous prenons l’ancienne piste de Telouet qui est devenue une belle route bitumée mais avec un magnifique paysage.
Nous nous arrêtons pour déjeuner au pied de la Kasbah Telouet, au restaurant le Lion d’or. Nous sommes les seuls clients, ils ne s’attendaient pas à notre visite donc le menu sera unique. Ils nous expliquent alors que le séisme a durement frappé ici et que la kasbah ne se visite plus. Les touristes ne s’arrêtent plus et désertent le lieu. Après avoir savouré notre tajine aux fruits et un bon thé marocain, nous faisons le tour de l’extérieur de la kasbah. Un monsieur nous montre alors des photos de l’intérieur qui avait l’air magnifique.
Nous reprenons cette magnifique route. Nous sortons de la route principale pour aller voir d’anciennes mines de sel puis continuons jusqu’au point de vue d’Ounila Tal.
Il y a beaucoup de vent et il ne fait pas chaud mais la vue vaut le déplacement !
Quelques kilomètres avant le Ksar d’Aït Ben Haddou, le Jeep de nos copains a un problème de frein. Nous nous arrêtons dès notre arrivée dans la petite ville. Un vendeur de souvenirs nous autorise à nous installer devant son commerce pour vérifier la voiture. Pendant que les garçons démontent, les femmes sont invitées à prendre le thé au chaud. Benjamin Tranquille de son faux nom, nous explique alors le rituel du thé (il faut le mélanger trois fois et toujours prendre 2 tasses), les 5 piliers de l’islam et quelques coutumes marocaines. Il nous fait même essayer une chèche berbère.
Il est déjà tard mais nous décidons quand même d’aller visiter le ksar. Nous ne trouvons pas le pont pour y accéder et devons traverser la rivière sur des gros sacs de sable. De l’autre côté de la rive, il nous faut encore trouver l’entrée gratuite malgré les tentatives de nous faire payer.
Nous ne tardons pas trop, nous sommes fatigués et il faut encore trouver un bivouac alors que le soleil se couche. Après un premier échec, nous trouvons une zone plate et à l’abri. Il y a beaucoup de vent et la nuit glaciale mais le coucher et le lever du soleil nous réchauffent les cœurs.
Les studios de cinéma de Ouarzazate
La visite de l’Atlas Studio dure un peu plus d’une heure et est très sympa (80 dirham / pers.). Notre guide est passionné par ce qu’il fait, au point de réaliser des petits courts métrages avec les visiteurs. Il nous fait jouer une scène de Gladiator avec musique et compagnie. On découvre les décors de plusieurs films comme Astérix et Obélix, Gladiator, Prince of persia, Game of Thrones, La Momie…mais aussi quelques accessoires.
Nous reprenons la route. Les freins de la jeep vont bien mais un de nos injecteurs un peu moins. Il claque et Pumba fume noir. Nous sommes inquiets.
En voulant visiter la palmeraie de Skoura, nous nous perdons en voiture dans l’immensité des palmiers. C’est beau mais c’est un vrai labyrinthe. Avec l’autorisation d’un habitant, nous pique-niquons dans la palmeraie. Des enfants nous observent en riant. Nous prenons la direction de la Vallée des roses mais dès les premiers panoramas (magnifiques d’ailleurs), nous sommes toujours très inquiets à cause de Pumba. Nous décidons de ne pas faire de détour et allons directement à la prochaine étape : les Gorges du Dadès.
Le canyon est magnifique avec des couleurs rouges et oranges, très différent de la vallée de Telouet. Nous passons devant le canyon des doigts de singe et attaquons la montée du mythique col avec ses virages saillants. De là-haut, le point de vue est magnifique.
Nous redescendons à la quête d’un bivouac. Nous repérons une piste qui descend vers le canyon, à peine engagés dans le chemin une mobylette nous barre la route. Après lui avoir expliqué ce que nous cherchions, Mohammed nous fait signe de le suivre avec sa mob’. Il emprunte un chemin plutôt escarpé qui arrive au pied d’une petite cascade sur un terrain plat et isolé. Un van avec des voyageurs italien est déjà installé. Mohammed nous explique que c’est son terrain et qu’on peut en disposer. Gratuitement ! Quelle gentillesse. L’endroit est idéal pour un bivouac.
Gauthier branche l’ordinateur sur Pumba pour vérifier les injecteurs. Prévoyants, nous prenons contact avec Abdoul du Garage Sahara à Zagora.
La nuit sera très fraîche puisque nous attendrons 0°c dans la nuit et au petit matin.
Les Gorges du Todgha
Nous prenons la route vers Tinghir et son ancienne mosquée désaffectée. La mosquée Ikelane se trouve dans l’ancienne cité d’Afanour. Nous nous garons après le pont sur un petit renfoncement et descendons à pied dans la palmeraie en suivant les grandes flèches blanches peintes. Nous sommes accueillis par Addi. En français, il nous explique pourquoi la cité a été abandonnée ainsi que la mosquée. Nous entrons dans les salles de l’école coranique, la salle des ablutions avec son immense puits de 28m et la salle de la prière de la mosquée. Nous ne sommes pas habitués à visiter une mosquée ancienne comme celle-ci. Fortement endommagée par le temps et par la foudre, elle est aujourd’hui en restauration. C’est pourquoi Addi accueille les touristes et avec les dons des visites, essaye de préserver ce patrimoine. Nous donnons 50 dirham par couple. A l’issue de la visite, nous nous promenons dans l’ancienne cité abandonnée. Addi se sert des matériaux des maisons en ruines pour retaper la mosquée. Nous remontons aux véhicules et longeons la gigantesque palmeraie de Tinghir. Nous la trouvons plus impressionnante que celle de Skoura.
Nous roulons jusqu’aux gorges du Todgha. Ce grand canyon étroit abritant une rivière (asséchée nous concernant) est connu et impressionnant. Par certains endroits, la paroi rocheuse fait jusqu’à 200m de haut ! Au parking, des gardiens viennent demander de l’argent ou de l’alcool pour “garder” les voitures même s’il n’y en a pas vraiment besoin. Nous nous en sortons en offrant une canette de coca. L’endroit est touristique et on s’imagine qu’en pleine saison, cela doit être noir de monde et surtout embouteillée vu le goulot formé par le canyon.
Nous profitons de la basse saison pour nous arrêter déjeuner au restaurant La petite Gorge. Il n’y a pas de clients. La terrasse couverte donne sur un beau panorama. Le tajine bien bouillonnant est très bon mais le service un peu long, probablement par manque d’effectif en cuisine vu la période creuse.
Nous continuons notre lente progression en direction de Merzouga. Au milieu de nulle part, sur le bord de la route se trouve l’étonnant musée des sources de Lalla Mimouna. C’est un étrange havre de paix au milieu d’une zone désertique. Le fondateur des lieux nous accueille et nous explique avec précision l’histoire du lieu. Situé sur une source d’eau gazeuse, le lieu est un mélange entre musée ethnographique et parcours poétique. Outils, habits traditionnels, menuiseries, bijoux… C’est une visite insolite, hors des sentiers battus avec un très bon accueil.
Il se fait tard, nous prenons une piste sur les hauteurs pour trouver un bivouac. Après une quinzaine de minutes de piste, nous tombons sur un cul de sac et sur une habitation. L’habitant nous fait alors signe de prendre la piste à droite qui monte sur le sommet. Nous suivons son conseil et nous nous installons sur une petite plateforme. Un voisin (sorti de nulle part) vient alors nous voir et nous conseille de nous décaler car nous sommes installées juste sous une roche plutôt instable. Nous pensions qu’il venait pour nous déloger mais pas du tout. Il vient simplement nous mettre en sécurité. Le panorama d’en haut est magnifique.
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