Trois œuvres monumentales

Entre Goulmima et Erfoud, sur la route vers Merzouga, se trouvent 3 oeuvres d’art contemporain : L’Escalier Céleste, la Spirale d’Or et la Cité d’Orion de l’artiste allemand Hanssjörg Voth. Il existe plusieurs pistes pour s’approcher de ces trois grandes oeuvres plantées au milieu du désert. C’est ce qui rend ces oeuvres étonnantes. Seuls dans le désert, nous voyons au loin ces gigantesques sculptures se dessiner. La piste pour y accéder est facile. Devant chaque monument, un gardien est posté et réclame 150 dirhams par personne pour s’approcher. Vu le prix excessif, nous préférons regarder de loin. Nous rencontrons un campement berbère sur le chemin. Des femmes nous demandent de l’eau que nous leur donnons volontiers.

De retour à la ville, à Erfoud, nous en profitons pour faire le plein de diesel, des courses et retirer de l’argent.

Gara Medouar

Pour notre pique-nique, nous nous arrêtons dans un magnifique endroit, décor de cinéma : Gara Medouar. Ce cratère jaillit au milieu d’une plaine désertique est comme un mirage. En passant les portes de ce célèbre rocher, on s’attend à entrer dans un monde fantastique. Décor du film Spectre (James Bond) ou La Momie, Gara Medouar mérite le détour. Nous déjeunons à l’ombre d’un arbre, au coeur du cratère. Nous goûtons avec délice des pâtisseries marocaines achetées à Erfoud.

Avec un 4×4 il est possible de se garer en haut du cratère puis de continuer à pied pour faire le tour du cratère et profiter de sa magnifique vue.

Les dunes de l’Erg Chebbi

Plus nous approchons des dunes de l’Erg Chebbi, plus nous sommes émerveillés par la hauteur de la grande dune et la couleur du sable doré, presque orange. Nous longeons un moment les dunes. Il est déjà 17h mais nous envisageons de faire un bivouac dans le désert. Nous trouvons une entrée et nous arrêtons pour dégonfler les pneus. Une horde d’enfants vient alors nous assaillir pour nous demander de l’argent. C’est oppressant et on se dépêche de dégonfler pour quitter la zone au plus vite.

Desert Erg Chebbi - Maroc 2024
Desert Erg Chebbi – Maroc 2024

Et c’est là que ça va dégénérer….Quelques dunes plus loin, alors que nous avons fait seulement quelques kilomètres dans le désert, un premier 4×4 se plante sur une crête. Un des copains se stationne derrière lui pour l’aider mais se plante également. La dune est haute c’est impressionnant et nous manquons clairement d’expérience. Nous faisons demi-tour et sortons les sangles pour aider le pick-up. Nous arrivons à sortir le premier 4×4 et passons à la Jeep. Malheureusement, le véhicule est sacrément penché et en voulant l’aider, Pumba glisse et la Jeep part en dévers dans la dune. C’est la panique. Le pilote est coincé dans son 4X4 en travers d’une dune d’une vingtaine de mètres de haut. Il faut réfléchir…et vite !

Nous arrivons à garder notre calme. 3 marocains en mobylette arrivent pour nous aider, ils sont calmes, cela nous rassure étrangement. Nous prenons les précautions nécessaires en sanglant la Jeep par sa galerie à Pumba pour éviter que la voiture ne parte en tonneau. Puis nous réitérons plusieurs fois des manœuvres pour sortir le 4×4. Après 30 min stressantes, nous arrivons à descendre la Jeep en bas de la dune ! Quelles émotions pour nos premières dunes ! Nous nous rendons compte que la conduite sur sable est plus technique qu’il n’y paraît et apprenons fortement de nos erreurs. Nous donnons très généreusement de l’argent aux marocains présents pour leur aide (surtout psychologique).

Nous partageons donc la bonne technique : quand on part en dévers dans une dune, il ne faut pas lutter et aller tout droit dans le sens de la pente. Quitte à galérer pour remonter, c’est mieux que de risquer le tonneau ! On apprend de ses expériences et de ses erreurs !

Tous penauds, nous faisons demi-tour et changeons de plan pour ce soir. Nous allons finalement au camping Auberge Africa à Merzouga (50 dirham / pers.)

Le propriétaire est très gentil. Il nous offre le thé, nous donne des conseils pour rouler dans les dunes et nous prépare un feu de camp pour le dîner. Nous sommes tous seuls dans le camping. Après ces émotions fortes, nous savourons un apéro au coin du feu.

Les dunes de l’Erg Chebbi – Acte II

Nous prenons le café avec des voyageurs français habitant près de chez nous, en Normandie. Ils reviennent de Zagora par la piste et nous donnent des conseils. Avant de reprendre la route, nous devons faire une étape au garage. L’hilux a une de ses valves qui est coincée, impossible donc de dégonfler un de ses pneus.

Une fois l’opération réussie, nous pouvons repartir à l’assaut de l’Erg Chebbi ! Objectif : traverser le désert dans sa largeur, soit 5 km.

A notre tour de nous tanquer dans une cuvette. Le soleil est à son zénith, le sable est mou et Pumba manque de puissance (nous avons toujours un injecteur défectueux). Nous dégonflons encore un peu plus, nous sortons les pelles et prenons notre mal en patience. Des marocains accourent pour nous secourir mais nous nous en sortons très bien tous seuls. Une fois en haut, nous nous perdons un peu. Là aussi, des marocains nous invitent à les suivre pour nous guider. Nous sommes méfiants et préférons passer notre chemin.

Nous arrivons à sortir non sans fierté de l’autre côté de l’Erg ! 

Vent de sable et fesh-fesh

Le vent se lève, nous prenons une piste peu fréquentée vers Ramlia. Nous nous retrouvons coincés et n’avons d’autre choix que de traverser un oued asséché qui prend presque la forme d’un canyon.

Une fois de l’autre côté, nous voyons le vent de sable arriver sur nous. La zone dans laquelle nous avançons est pleine de larges crevasses que nous devons éviter alors que nous les découvrons au dernier moment. Avec le sable en face, nous nous dépêchons de sortir d’ici et retrouvons une piste. C’est à ce moment que nous croisons des concurrents du Rallye Twingo’raid. Que c’est drôle de voir des twingos dans cet environnement ! Nous venons en aide à un équipage dont les roues sont complètement bloquées dans le sable. Une fois sortis d’affaire, c’est le sable qui nous rattrape. On ne voit pas à 1m autour de nous. Nous escortons la twingo entre nos 4X4.

La piste est fatigante et quand nous arrivons à Ramlia, nous nous arrêtons pour prendre le temps de repérer la trace. Ce matin, les voyageurs français rencontrés nous ont déconseillé une piste avec du fesh-fesh. Malheureusement, les habitants du village dont une majorité d’enfants arrivent en courant et encerclent les véhicules en réclamant de l’argent. Nous nous sentons oppressés et décidons de partir rapidement. Encore une fois c’est un mauvais choix qui nous précipite sur la mauvaise piste. Le chemin de sable se resserre avec des barrières de chaque côté et les ornières sont importantes. Nous sommes clairement dans le fesh-fesh !
Pumba arrive à passer l’Oued mais l’un d’entre nous se coince juste avant le passage. Une nouvelle fois, nous sortons les pelles, les plaques et les sangles. Le sable est tellement fin qu’il ressemble  à de la farine qui s’immisce partout, dans les véhicules, sous les vêtements, dans les cheveux et les oreilles. Nous ne ménageons pas nos efforts. Sous l’oeil d’un marocain à mobylette, nous arrivons à sortir le pick-up et franchir l’Oued. 

C’est là que le vent de sable revient. Le paysage change pour laisser place à des petites dunes. La boussole de Pumba perd le Nord et n’indique pas le même Nord que notre GPS. Lequel croire ? Nous décidons de nous fier au soleil et roulons vers l’Ouest. Nous retrouvons une grande étendue désertique et roulons cap à l’Ouest. La journée a été riche en émotions, nous sommes fatigués et poussiéreux. 

Nous nous arrêtons à l’auberge du lac Maider chez Hassan Hassan à Sidi Ali. Pour 300 dirham par personne, nous négocions une nuit dans une belle et grande chambre et un dîner comprenant une salade marocaine, un couscous traditionnel (celui que l’on a préféré de notre séjour) et des fruits en dessert, le tout servi avec le sourire par notre hôte. Nous profitons d’une bonne douche chaude histoire de se débarrasser du sable qui s’est immiscé partout !

Vers Zagora par la piste

Le petit déjeuner est copieux : confiture, figues, dattes et abricot nous régalent. Nous reprenons la piste vers Zagora. Le paysage change tout le temps : désert, savane, dunes, rocailles. Nous nous arrêtons près des dunes de Kemkem dans l’espoir de trouver des dents de dinosaures. La région est connue pour ses fossiles. Mais à part ramasser de jolies pierres, nous repartons bredouilles après 1h de recherche.
Le paysage est immense, nous entamons une petite pointe de vitesse entre amis. L’espace de quelques instants, nous nous pensons concurrents sur le Paris Dakar !

Un peu plus tard, nous prenons le pique-nique à l’ombre d’un acacia. C’est là qu’un véhicule militaire vient nous voir pour contrôler nos papiers. Nous sommes à moins de 10km de la frontière avec l’Algérie. Nous sommes suivis sur les radars militaires depuis plusieurs heures. Les militaires sont très sympathiques et passent le mot à tous les postes qui se trouvent dans le désert. Nous passerons tous les check points sans se faire arrêter.

La piste devient montagneuse et cassante. Une fois le col passé, nous redescendons vers une plaine désertique avec une vue panoramique. Une fois en bas, nous croisons beaucoup d’enfants pauvres au bord de la piste. Ils nous arrêtent pour nous demander des vêtements et fournitures scolaires, que nous n’avons pas…

Zagora

Nous retrouvons le bitume avec joie et filons vers Zagora. Nous nous arrêtons à Tamegroute, célèbre pour ses poteries mais nous nous faisons vite alpaguer par les vendeurs et préférons tracer vers le garage Sahara (toujours pour notre histoire d’injecteur défectueux). Momo nous rejoint sur la route et nous escorte jusqu’à Abdul. Après un check-up, Abdul nous rassure. Il nous dit qu’on peut rentrer en France avec cet injecteur (qu’on changera en rentrant). Tout le monde en profite pour faire quelques travaux de mécanique. L’équipe du garage est très professionnelle et très sympathique.
Nous faisons un peu de shopping dans la rue : bijoux et épices.

Nous repartons tard du garage et cherchons un camping. Nous nous arrêtons à celui près du centre-ville mais il est plein de camping-car serrés les uns contre les autres. Nous allons ensuite au Camping Oasis Palmier qui a de la place. Pour 40 dirham / pers., nous trouvons un bel emplacement sous les palmiers et une bonne douche chaude. La soirée est douce à Zagora.

Camping Zagora, Maroc
Camping Zagora, Maroc

Le lendemain matin, on s’accorde une matinée tranquille à Zagora. Après un petit tour au marché couvert, nous nous posons en terrasse pour boire un café près de la mosquée. Nous achetons aussi des bières, le vendeur est dur en affaires. Les prix ne sont pas négociables et il faut prendre un sac pour sortir avec les bouteilles (il ne faut surtout pas les montrer dans la rue).

Nous sommes fins prêts pour reprendre la route. Arrivés à M’hamid, la piste s’enfonce dans le sable. Le temps de dégonfler les pneus et c’est parti !

Erg Chegaga

Nous roulons dans du sable jusqu’à l’Oasis Sacré où nous faisons une courte pause. Puis nous traversons un vrai paysage lunaire. Nous voyons les grandes dunes au loin et décidons de nous en approcher pour trouver un bivouac. Sur les abords des dunes, il y a beaucoup de traces qui conduisent à des bivouacs touristiques. Il est difficile de les éviter sans s’enfoncer un peu dans les dunes.

Nous trouvons un endroit plat entre deux dunes, parfait ! Avant d’installer le campement, on profite du coucher du soleil et du passage des dromadaires. Pour cette soirée exceptionnelle, nous sortons le champagne et nous nous amusons à observer les étoiles en plein désert. Quand la nuit tombe, nous entendons les djembés au loin qui doivent provenir d’un des bivouacs touristiques. Bercés par la musique, nous nous endormons en plein désert.

Ce matin, nous nous motivons pour attaquer les dunes ! Dès le départ, nous avons la chance d’apercevoir des petites gazelles Dorcas réintroduites récemment dans l’Erg. Nous nous amusons dans le sable et nous arrêtons prendre un café au milieu des dunes avant d’y retourner. Une caravane de dromadaires avec des berbères passe au loin, ils doivent se demander ce qu’on fait à prendre le café au milieu des dunes. 

Nous évoluons au hasard et commençons à comprendre comment lire les dunes et les appréhender. La jeep se plante en haut d’une dune, nous sortons les sangles en riant. Quelques dunes plus loin, c’est à notre tour de nous planter. Nous réalisons que nous nous sommes trop enfoncés dans le désert et rebroussons chemin. 

Nous continuons notre route dans un paysage désertique vers le lac asséché Iriki jusqu’à tomber sur un site paléontologique exceptionnel ! Des centaines de fossiles de coquilles de pieuvre sont sous nos pieds. Nous ne savons plus où regarder, il y en a partout ! Par milliers… Après recherche, nous découvrons que c’est un gisement d’orthocères. Impressionnant.

Après cette découverte, nous reprenons la piste et pique-niquons à l’ombre d’un acacia et sous le regard amusé d’un petit garçon avec les yeux clairs.

Il fait presque 30°c et le temps est brumeux, nous avons du mal à distinguer les montagnes proches. La piste est cassante, nous sommes heureux d’atteindre Foum Z’guid même s’il est encore tôt.

Nous nous arrêtons au camping Khamlia pour 60 dirham par couple. C’est un peu petit, la piscine est vide depuis des années à cause de la sécheresse et il n’y a qu’un seul sanitaire mais le cadre est calme et l’accueil sympathique. Nous nous installons à l’ombre des palmiers. Les garçons en profitent pour dépoussiérer les moteurs et réajuster la mécanique pendant que les filles font les lessives et la vaisselle. Nous nous retrouvons rapidement autour d’un apéro convivial où nous invitons notre voisin français Wilfried à nous rejoindre. Il voyage en camping-car avec sa chienne. Il nous fait goûter l’Amlou, sorte de pâte à tartiner à l’amande et à l’argan qui se mélange avec du miel : un régal !

Camping Foum Z'guid, Maroc 2024
Camping Foum Z’guid, Maroc 2024

Nous prenons la route vers Zagora, c’est long… En arrivant à Zagora, nous décidons d’aller refaire un coucou à Abdul au garage. Nous en profitons aussi pour faire le plein d’essence, d’épices et de courses au marché couvert : olives, légumes, amlou, viande et desserts.

Pour le déjeuner, on s’accorde une pizza kefta pour 30dh. Ce n’est pas très digeste, nous sommes déçus. 

Maroc 2024

Site rupestre de Foum Chenna

Nous faisons une halte au site préhistorique de Foum Chenna. Le site est gratuit mais gardé. Le gardien nous guide jusqu’aux gravures même si elles sont très faciles à repérer. Nous lui donnons 20dh par couple. Il ne doit pas voir beaucoup de touristes mais a été positionné là pour sauvegarder ce patrimoine ancestral.

Sur plus de 1000m, nous pouvons observer des milliers de gravures rupestres sur tout un pan de falaise : des figures humaines, des cavaliers, des chameaux, des félins, des autruches, et des scènes de vie quotidienne. La visite est rapide mais intéressante. Elle vaut le détour pour les amoureux d’histoire.

Nous faisons ensuite à arrêt à la Kasbah Oled Othmane mais tout est payant et des mendiants nous suivent. Une dame va même s’accrocher à notre rétro pour qu’on lui donne de l’argent. Nous ne nous sentons pas les bienvenus et décidons de repartir.

Un peu plus loin, nous nous arrêtons au Ksar de Tamegroute. Ici aussi des guides viennent vite à notre rencontre pour nous faire payer une visite improvisée mais nous continuons notre chemin. Il est facile de déambuler dans la Ksar en partie en ruines. Nous arrivons à la porte de la Kasbah des Caïds et payons 20dh / pers. pour la visite guidée. Nous montons sur le toit terrasse et découvrons le patio à travers les différents étages. Il y a même une petite collection d’objets quotidiens et juifs.

Nous reprenons la route à travers la magnifique vallée de la Draa, entre montagnes et palmeraie (la plus grande du Maroc). Il y a plusieurs millions d’arbres plantés jusqu’à Agdz. La recherche de bivouac s’avère difficile. Nous faisons plusieurs tentatives infructueuses, nous tombons toujours sur des habitations ou sur du relief trop important. Nous songeons même à nous mettre sur le parking de la cascade de Tinzguit pourtant au bord de la route. Nous finissons par suivre un Oued et décidons de nous poser entre le bord de l’Oued asséché et la palmeraie. A ne surtout pas faire en période de pluie, le niveau de l’eau peut alors monter très rapidement et piéger les véhicules. 

Roadtrip 1 : De Marrakech à Merzouga

Roadtrip 3 : (à venir)

Roadtrip au Maroc : Préparer son voyage

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