Après avoir visité la Croatie et la Bosnie, nous avons traversé le Monténégro à plusieurs reprises et dans des régions différentes. Voici un petit condensé de nos découvertes. En été, il peut y avoir beaucoup de monde aux passages de frontière avec la Bosnie ou encore l’Albanie.
Le Parc National du Durmitor
Sitôt passé la frontière avec la Bosnie, le Monténégro se découvre dans sa plus grande splendeur. La route des gorges de la Drina est superbe ! Le tracé sinueux longe la rivière en passant sous des enfilades de tunnels. On ne sait plus où regarder ! A gauche, les impressionnantes parois rocheuses ; à droite la rivière aux magnifiques eaux turquoises. Le tout dans un écrin de végétation. C’est étonnant de rentrer dans un pays par une route si étroite et à une seule voie. Sûr qu’en d’autres périodes, cette route doit être encombrée de véhicules.
Nous montons sur les hauteurs pour trouver un petit champ dégagé pour pique-niquer au soleil. Pour l’après-midi, nous partons découvrir le parc naturel de Durmitor avec ses belles montagnes. Nous montons jusqu’à 1500m d’altitude. Les paysages défilent mais ne nous lassent pas, c’est lunaire.
Nous décidons d’aller bivouaquer au bord de la Tara. Nous passons alors par-dessus le pont et filons trouver une petite piste discrète pour la soirée. Nous demanderons l’autorisation à des locaux pour dormir près d’une base de départ de kayak. Un spot idéal au bord de la rivière.
Le lac Jezero
Nous profitons d’être dans le parc national pour aller visiter le Crno Jezero (lac noir). L’entrée du site est payante ainsi que le parking. Nous avons payé 8€ pour le tout. Oui, c’est étonnant mais l’Euro est accepté comme monnaie au Monténégro.
L’endroit a des airs de Canada avec son lac sombre entouré de grands sapins et ses barques en bois qui n’attendent que de faire un tour sur l’eau. Nous restons un petit moment à contempler le lieu très paisible pour un dimanche matin. Le petit chemin qui y mène est bordé de forêt de part et d’autres où des petits écureuils gambadent le long des arbres.
Nous retournons faire de l’offroad du côté de Savnik. Les couleurs sont automnales et nous prenons un petit café dans la montagne.
Dans les environs de Niksic
Nous sommes retournés au Monténégro en août 2023.
Nous pique-niquons dans un pré, sous les oliviers et au bord du lac Slano, au pied du barrage. Il fait très chaud et l’orage gronde au loin. Nous allons voir le vieux pont romain de Mostanici qui date du 3ème siècle, ses 5 arches enjambaient autrefois une rivière aujourd’hui asséchée.
Nous montons dans la montagne par une jolie piste. Les points de vue se succèdent et nous ne croisons que des bergers et leurs troupeaux. Les nuages continuent de menacer. Nous allons tout de même au bout de la piste, jusqu’au lac Kapetanovo.
La pluie arrive et nous décidons de redescendre pour chercher un bivouac là où le temps est plus clément. la piste devient étroite et caillouteuse. Nous sommes désormais sous l’orage, sous un massif forestier et le chemin commence à devenir glissant. Il faut qu’on redescende avant la tombée de la nuit. Nous roulons jusqu’au lac de Liberovici mais c’est trop urbanisé pour trouver un endroit. Nous nous faisons interpeller par un habitant qui nous réclame de la bière, nous refusons poliment et repartons avant de se rendre compte que c’était probablement plus une invitation qu’une réclamation. La barrière de la langue nous a joué des tours ! La route est en cul-de-sac, nous repartons vers la montagne en passant devant une mine de bauxite. Nous trouvons un endroit plat et dégagé. La pluie s’est arrêtée, nous pouvons déplier la tente et passer une nuit tranquille. Au loin, nous apercevons les lumières de la ville de Niksic.
Le Monastère d’Ostrog
Nous reprenons la piste là où l’avait laissé avant l’orage. C’est très joli et un peu technique par endroit. Vers 12h, on descend alors que la température continue de monter. Il fait 40°c, nous cherchons un endroit à l’ombre pour pique-niquer.
Nous prenons la direction du Monastère d’Ostrog, considéré comme un incontournable au Monténégro. Le monastère inférieur est construit dans l’immense paroi rocheuse. Il y a un dénivelé de 200m à monter par des escaliers pour arriver au Monastère. L’entrée est gratuite. Sur l’esplanade, un tas de couverture est à disposition pour les pèlerins qui souhaitent passer la nuit ici et dormir à la belle étoile. Une gigantesque queue abritée par des parasols nous indique la voie pour entrer à l’intérieur du monastère. L’atmosphère est très pieuse, la plupart des visiteurs sont orthodoxes et embrassent les murs et les icônes du monastère. Nous faisons la queue à la file indienne pour rentrer dans une minuscule chapelle. C’est très sombre, il y a des fresques peintes sur tous les murs et tout au bout, nous sommes surpris de voir un prêtre orthodoxe avec une grande croix dans les mains et qui nous montre en souriant le squelette de Saint-Basile (fondateur du monastère lui-même) caché par une couverture dans un cercueil ! La plupart des autres visiteurs donnent de l’argent au prêtre et embrassent la croix avant de sortir à reculons de la chapelle. Nous sommes perplexes, presque gênés d’être entrés dans cet endroit très pieux. Nous pouvons maintenant rentrer dans le monastère qui a été construit dans la roche au 17ème siècle. S’ensuit une galerie avec des fresques du sol au plafond et des échoppes pour récolter des dons et vendre des souvenirs. 2 étages plus haut, une grande terrasse offre une splendide vue sur les environs. Là aussi nous assistons à un drôle de rite. Les pèlerins font la queue pour mettre leur main dans un tout petit trou dans la roche. Cela ressemble à un rite initiatique très bizarre. Nous sommes un peu mal à l’aise dans cet endroit pourtant très connu et repartons sans nous retourner. La température continue de monter, il fait 42°c !
Nous décidons alors de trouver un endroit pour se rafraîchir : direction les caves de Lipa. C’est là que la journée commence à déraper…Nous arrivons à la grotte à 16h25 et nous rendons compte que la dernière visite vient de partir à 16h. Il y a un camping pas très loin, nous décidons d’aller voir si cela vaut le coup mais c’est trop petit et il y a déjà du monde. Sur la route, nous croisons notre première petite tortue terrestre qui traverse !
Nous repartons en direction de Cetinje mais il n’y a pas de camping. Nous repartons dans l’autre sens, vers la vallée de Rijeka Crnojevica. Ce petit village niché au tout en bas de la vallée est soi-disant bucolique et rafraîchissant. En réalité, il y fait très chaud et l’ambiance est plutôt à la station attrape-touriste vieillissante. Par dépit, nous nous arrêtons au camping au bord de la rivière. Mais devant le prix affiché (20€ la nuit) pour peu de services proposés, on préfère repartir sous le courroux de la propriétaire qui nous crie que le camping sauvage est interdit. Avec la chaleur et la conduite sportive et dangereuse dans les lacets, nous commençons à fatiguer. Il commence à se faire tard et nous ne savons pas où dormir.
Le parc de Lovcen
Nous décidons de faire un bivouac dans le parc de Lovcen. L’entrée du parc est payante (3€/ pers.) mais le bivouac y est autorisé. En manœuvrant près de la guitoune pour payer, on entend un gros grincement au niveau des triangles du 4×4. Tout de suite, on pense au cardans. Nous nous disons que le roadtrip va s’arrêter avant même d’avoir commencé ! Il va falloir trouver un garage et rouler le moins possible. Les scénarios s’enchaînent dans nos têtes mais pour l’heure la nuit tombe, il faut trouver un lieu pour dormir. Nous payons l’entrée du parc et montons les lacets avec prudence pour ne pas trop braquer les roues. Nous trouvons un petit coin sympathique loin de la route. Tout de suite, Gauthier file sous Pumba pour essayer de trouver le bruit. Après 1h de mécanique, nous soupçonnons finalement la plaque de blindage qui en se déformant frotte sur les triangles. Soulagés et épuisés, nous mangeons alors que la nuit est déjà tombée.
Le lendemain, l’objectif est de trouver un garage pour confirmer notre hypothèse de la plaque qui frotte et pouvoir la retailler pour stopper le craquement. Avant de partir vers la capitale, nous montons légèrement pour voir la vue sur les bouches du Kotor. D’en haut c’est très beau mais un peu brumeux le matin.
Nous quittons le parc naturel et arrivons à Podgorica vers 11h.
Sur la route, nous avons essayé de nous arrêter sur plusieurs garages mais soit ils ne parlaient pas anglais, soit ils ne voulaient pas nous aider. Nous trouvons ce qui ressemble à un petit garage dans une zone artisanale de la capitale. Nous expliquons notre problème à un jeune homme qui appelle de suite son patron. Le gérant nous demande de le suivre et nous propose de faire couper la plaque par ses employés. Pendant ce temps, il nous installe dans un petit salon dans le garage. Nous sommes en fait arrivés chez un concessionnaire (Garage Eiffel). Très sympa, il meule la plaque et nous propose d’utiliser son pont pour la remonter. En partant, nous lui demandons la facture et comme souvent durant nos voyages, il nous dit que c’est gratuit. Nous insistons et finissons par donner un pourboire à ses 2 employés qui ont travaillé sur le 4×4.
La côte adriatique, de Budva au Kotor
Nous prenons la direction de Budva. Sur la route, nous allons voir un olivier de plus de 2000 ans près de Stevi Stefan. Il faut payer pour le voir mais il est possible de l’observer à distance à l’extérieur du parc. On compte environ 100 000 oliviers dans la région dont de nombreux sont millénaires !
Pour le déjeuner, nous nous accordons un petit restaurant sur les hauteurs de Stevi Stefan avec vue sur la mer.
Notre objectif est de visiter Budva mais c’est tellement compliqué de stationner à proximité que nous nous éloignons du centre et trouvons une place sur les hauteurs près d’une forteresse. Nous empruntons un chemin escarpé qui descend vers la plage mais il s’avère beaucoup plus long que ce qu’on pensait. La plage est bondée et il fait très chaud, on décide de faire demi-tour mais nous avons pu profiter d’une jolie vue sur la mer.
Nous partons alors en direction de la ville de Kotor en espérant qu’elle sera moins fréquentée. Nous payons quelques centimes pour un parking à l’extérieur des remparts. Dès les premiers pas, quelle jolie découverte !
La vieille ville fortifiée est un dédale de ruelles médiévales, petites églises et remparts. Nous prenons le temps de nous perdre à travers le marché sous les arcades, les petites places et les ruelles ombragées. Pour se rafraîchir, nous profitons d’une glace délicieuse. Il y a du monde mais pas autant qu’on aurait pu le penser. Finalement, cette découverte aura surpassé nos attentes.
Le soleil commence à décliner, nous montons sur les hauteurs pour faire un bivouac dans le parc national du Lovcen. La route pour monter est sinueuse et comprend une multitude de virages serrés. Il faut être prudent d’autant plus que plus on monte, plus la vue sur Kotor au coucher du soleil est magnifique et il est tentant de regarder par la fenêtre plutôt que la route !
Nos billets pour le parc pris quelques semaines avant sont encore valables, nous entrons sans payer.
Le lendemain, nous repassons la frontière avec la Bosnie.