Après avoir déjà parcouru la Croatie, la Bosnie et le Monténégro, nous descendons encore plus au sud vers l’Albanie.

La vallée de la Teth

Nous retirons de la monnaie locale et nous arrêtons sur le bord de la route pour faire le plein d’eau et on attaque la montée vers la vallée de Teth. La route est étroite, sinueuse et nous paraît plutôt longue. Heureusement, il y a peu de circulation. Une fois le col passé, nous cherchons un spot de bivouac. Depuis la route, nous prenons une piste et après quelques kilomètres, nous tombons sur un spot 4 étoiles avec une magnifique vue sur les montagnes ! Nous passons une superbe soirée pour cette première nuit en Albanie. 

Le lendemain matin, nous partons à la découverte de la vallée de la Teth. Nous commençons par la visite du village avec la petite église Saint Jean, la tour d’isolement (dont l’entrée s’avère payante car elle appartient à un privé), l’orientation dans le village est assez difficile car il n’y aucun panneau d’indication mais nous nous y retrouvons quand même. Il fait déjà très chaud.

Nous reprenons la voiture pour aller voir le canyon de la Grunas. Après avoir passé un petit pont en bois au-dessus du canyon, nous continuons de monter pour aller voir la cascade. Il faut faire environ 1km sur un chemin plutôt facile mais glissant pour arriver au pied de la cascade de 27m. C’est rafraichissant et certains randonneurs en profitent pour se baigner ! Si vous êtes courageux, n’oubliez pas votre maillot ! 

Canyon de la Grunas, Albanie
Canyon de la Grunas, Albanie

De retour au véhicule, nous continuons la route qui se transforme en piste vers le Blue Eye. Le parking est surveillé et payant (3€). Impossible d’esquiver, des enfants viennent vous chercher si vous vous stationnez à l’écart même à des centaines de mètres. L’entrée au site étant gratuite.

Nous passons d’abord devant le Canyon aux rochers roses qui porte bien son nom, puis nous commençons la randonnée de 2,2km jusqu’au Blue Eye. La randonnée n’est pas difficile mais nous l’entamons à midi, en plein soleil par une chaleur écrasante et sans avoir pris d’eau ! Heureusement, un petit malin vend de l’eau fraîche sur le chemin pour aider les touristes mal organisés comme nous ! Nous continuons de monter sous la chaleur. Et enfin, nous entendons le doux bruit de l’eau. La rivière est magnifique et beaucoup de personnes se baignent pour se rafraîchir, certains sautent depuis le pont de bois. Nous faisons une pause ici pour regarder les baigneurs sauter. Attention, la randonnée ne s’arrête pas là et il faut bien continuer jusqu’au Blue Eye pour le voir. Nous trempons nos casquettes dans l’eau fraîche et redescendons au parking. Nous reprenons la piste et nous nous arrêtons au bord d’une rivière pour faire un pique-nique mérité à l’ombre. 

Pour sortir de la vallée de la Teth, il y a 2 options : Faire demi-tour et descendre par la route ou prendre la piste caillouteuse. 

Nous avions lu avant de partir que la piste était dure mais au point où nous étions, nous voulions continuer par la piste. Au début la piste est cassante mais nous longeons la magnifique rivière, passons par des ponts et même un village où nous profitons d’une fontaine pour reprendre de l’eau. Et puis la piste de l’enfer se corse. Il y a beaucoup de roches et de cailloux, le tout en descente et en évitant de faire chauffer les freins. Nous mettons 4h pour faire 38km, les heures défilent mais pas les kilomètres. Les points de vue en haut sont magnifiques mais nous sommes épuisés.

La lumière commence à baisser, nous trouvons un coin au bord d’une rivière. Des pêcheurs sont là mais nous disent qu’ils vont partir avec un sourire. Nous nous attendions à un spot de rêve où nous pourrions nous baigner mais la réalité est toute autre. Le terrain n’est pas plat pour être droit même avec des cales, le niveau de la rivière est très bas, à peine de quoi se tremper les pieds. Le lit est envahi d’algues, de vases et de moustiques.

Malgré la nuit qui tombe et la fatigue, nous décidons d’abandonner l’endroit et de reprendre cette satanée piste qui n’en finit pas ! Il reste encore 11km pour atteindre le goudron mais à notre vitesse, ce sont encore des heures à faire sur une piste dangereuse. La nuit tombe et Alix trouve par hasard un petit renfoncement sur le côté de la piste et en surplomb de la rivière qui doit servir à faire du camping pour les pêcheurs. Il est bien plus sage de s’arrêter vu l’heure et notre état de fatigue. Cela nous suffit largement après cette journée éprouvante entre rando, chaleur et piste. Nous prenons une bonne douche pour nous rafraîchir et allons nous coucher après un petit sandwich au thon et fromage frais. Dans la nuit, plusieurs gros camions descendent la piste et nous nous disons que nous avons bien fait de nous arrêter pour ne pas croiser ces monstres dans le noir et sur une piste étroite.

Le lendemain, nous arrivons à faire les derniers kilomètres bien plus reposés que la veille. Nous faisons un petit détour par le pont de Mes. C’est le plus long pont romain d’Albanie avec ses 108m. Le lit de la rivière est à sec.

Au sud de Shkodra

Direction la ville de Shkodra et sa fameuse mosquée blanche d’Abou Bakr. Nous passons devant le musée de la photo (7€/pers.). Nous prenons une glace à l’italienne pour 1,80€ à deux et allons voir la mosquée de plomb (en dehors du centre ville), malheureusement elle est en travaux, c’est impossible de l’apercevoir.

Mosquée de Shkodra, Albanie
Mosquée de Shkodra, Albanie

Nous passons à côté de la forteresse de Rozafa et continuons la route jusqu’au très célèbre restaurant de la ferme auberge Mrizi i zanave. Nous n’avons pas réservé et c’est complet mais le manager très sympa nous place sur une terrasse sur le côté avec 2 jus de fruits et nous fait patienter en attendant qu’une table se libère. Nous attendrons un peu moins d’une heure. Il nous guide ensuite sur une table à l’ombre dans un jardin luxuriant. C’est très beau. Curieux, nous commandons une assiette mix en entrée pour goûter toutes les spécialités de la ferme : légumes grillés, fromages, charcuterie, pains, piments, olives, bureks… Les quantités sont astronomiques et c’est délicieux. Puis la serveuse nous apporte un demi-poulet chacun servi avec du riz. Trop copieux pour nous, nous demandons à le faire emballer pour l’emporter après le repas. 2 verres de vin et un dessert fruité offert par la maison plus tard, nous payons une addition à 46,50€ pour deux. Nous avons adoré cette adresse où le personnel est accueillant, les produits de qualité et le cadre magnifique. Il est même possible de voir les biquettes et les ânes de la ferme ou d’acheter des produits issus de l’élevage. 

Repus, nous prenons la direction de la plage pour un bivouac mémorable les pieds dans l’eau. La plage de Rana e Hedhun n’est accessible qu’en 4×4 après une piste sablonneuse. Sur place, il n’y a personne mais la plage est polluée de déchets plastiques en tout genre. Une accumulation de déchets provenant des stations balnéaires un peu plus bas et rejetés par la mer. Après avoir marché le long de la plage, les pieds dans l’eau, nous repérons un petit endroit propre pour camper à littéralement 4m de la mer et filons nous baigner. L’eau est chaude et il n’y a pas de vagues. Étonnement, il n’y a pas de déchets dans l’eau. Nous profitons de ce bain rafraîchissant tout en pensant à la pollution de l’eau puisque l’Albanie ne possède aucune station d’épuration et beaucoup d’eaux usées sont donc jetées en mer… Nous profitons de ce premier bivouac sur une plage, notre rêve depuis longtemps. Nous nous endormons bercés par le bruit des vagues.

Lezha et Apollonia

Nous partons à regret de notre spot. Nous voyons encore une petite tortue traverser la route. Nous profitons que la température ne soit pas encore trop élevée pour visiter la forteresse de Lezha pour 300 lek/pers. Nous sommes seuls sur le site. Il est possible de monter sur les remparts, descendre dans des galeries et voir les ruines d’un ancien palais, mosquée ou autre citerne. La vue offre un panorama à 360° sur la ville et la lagune qui l’entoure.

Nous repartons avec des bouchons monstres en direction de Tirana. En général, les villes sont facilement embouteillées. Après plusieurs heures perdues dans les bouchons pour atteindre Berat, nous décidons finalement de bifurquer vers le site archéologique d’Apollonia. Il fait 38°c à l’ombre lorsqu’on se gare sur le parking du site. Nous avalons un petit sandwich sans appétit vu la chaleur. Nous nous parons de nos chapeaux, de la crème solaire et de nos gourdes (cette fois!) et partons à la découverte de ce site exceptionnel de l’époque gallo-romaine. L’entrée est à 600 lek / pers. Il y a un musée à visiter et 2 bars qui permettent de faire des pauses pour se rafraîchir. Le personnel est très accueillant.

Le site est vaste mais un peu ombragé et il y a heureusement beaucoup de vent. Des panneaux expliquent les différentes constructions du site : thermes, basilique, commerces, temple… C’est très complet et vraiment intéressant. Après cette visite, nous nous accordons un rafraîchissement dans un des bars vides en assistant à un combat entre 2 tortues pour une feuille de salade.

Berat

Ce soir, nous voulons profiter de sortir en ville et cherchons donc un camping. Les campings en Albanie ne sont pas très développés. Ce sont généralement des aires de camping-car avec un sanitaire (pour les plus confortables). Alors lorsque nous arrivons au camping La taverne aux portes de la citadelle de Berat, nous sommes ravis. Il y a quelques emplacements dans l’herbe à l’ombre d’oliviers. Cela a l’air calme et c’est bien entretenu. Nous ne serons que 2 véhicules cette nuit. Nous garons Pumba avant de se rendre compte qu’il n’y a pas de bloc sanitaire et que la douche est en fait un tuyau dans l’un des 2 WC du restaurant. Nous espérions une douche chaude et de quoi faire la lessive, la vaisselle et le plein d’eau, sommes un peu déçus. Mais l’accueil, l’environnement et la situation du camping nous correspondent. 

Nous descendons vers la ville avant la tombée de la nuit. Nous marchons dans le quartier Mangalem et allons sur le pont de Gorica où l’on a la vue sur la ville et ses 1000 fenêtres. Il y a 3 quartiers à Berat : la citadelle fortifiée en haut, les ruelles pavées de Mangalem et le quartier de Gorica dans le vieux centre. Il faut profiter de ce perdre dans les ruelles pavées avec ces magnifiques portes sculptées et tous ces petits escaliers. La nuit tombe, il est temps de remonter au camping où nous profitons d’une douche froide (dans les toilettes donc..) avant de découvrir la citadelle. Pour remercier notre hôte de son accueil, nous prenons une bière en terrasse en guise d’apéritif. Il nous offre alors un petit pichet de raki. Nous refusons poliment en expliquant que nous partons pour le restaurant et il nous laisse le pichet en nous demandant de le goûter plus tard.

Nous partons à la recherche d’un restaurant dans la ville fortifiée. C’est touristique et les serveurs rabattent les touristes vers les restaurants, tout ce qu’on aime ! Nous nous arrêtons devant un resto conseillé dans un guide. Aussitôt le gérant nous interpelle et arrive à nous convaincre de nous asseoir. Nous nous attablons à la terrasse d’Onufri donc. Nous nous laissons tenter là encore par une assiette mix pour 2. Et encore une fois, c’est énorme et très copieux : salade grecque, fërgesë (fromage), poulet, burek, riz, beans, poivrons confits.. Nous nous laissons convaincre par du vin rouge fait maison, le gérant nous apporte 2 petits pichets ! C’est gargantuesque mais savoureux. Les allemands assis à côté de nous rient de voir nos têtes devant les quantités apportées. Un chaton tourne autour de la table et se fait chasser par les serveurs.

À la fin du repas, le gérant veut nous offrir du raki. Nous refusons car un pichet nous attend déjà dans le 4×4 et le vin nous tourne suffisamment la tête. Nous visitons alors la citadelle de nuit. C’est très mignon et nous nous perdons dans les ruelles à la lumière des lampadaires. À cette heure-ci, les rues sont désertées des touristes et il fait frais, parfait pour une balade digestive !

Nous prenons notre temps mais sommes surpris de voir qu’en rentrant au camping, le propriétaire nous attendait pour fermer les grilles derrière nous. Nous voilà donc enfermés à clé et seuls dans le camping. Le restaurant étant fermé la nuit, nous n’avons plus accès aux toilettes. Nous buvons un shot de raki avant de monter dans la tente. Nous n’avons pas le courage de boire le reste du pichet. Un gros orage éclate dans la nuit, ce qui permet de rafraîchir l’atmosphère.

Excursion en Macédoine du Nord

À 8h, des petites filles viennent ouvrir le camping et les sanitaires. Nous demandons si on peut boire un café au restaurant mais sans adulte dans les parages, cela paraît compromis. Nous faisons donc notre routine habituelle et prenons la route vers la frontière avec la Macédoine du nord en passant par Elbasan. 

A la frontière, c’est un peu le bazar et certains automobilistes klaxonnent pour faire accélérer les douaniers. Nous voulons aller voir le petit village de Lin sur une presqu’île mais nous nous aventurons en 4×4 dans une ruelle étroite et qui se termine en impasse avec l’impossibilité de se stationner. Les petites maisons au bord du lac sont jolies ornées de glycines et autres plantes fleuries ; mais nous devons rebrousser chemin. Nous prenons un pique-nique un peu plus haut avec vue sur le lac, à l’ombre du 4×4.

Notre prochaine étape est Ohrid. C’est une très jolie ville touristique. La différence entre l’Albanie et la Macédoine est frappante. Dès la frontière passée, les routes sont bien entretenues, c’est propre, les gens souriants et une conduite apaisée. Une petite bouffée de zénitude après ces quelques jours sportifs en Albanie.

La vieille ville d’Ohrid est surnommée le joyau de la Macédoine. On se perd dans les dédales de ses rues à la recherche des vestiges gallo-romains et médiévaux. Église St Jean, Ste Sophie, théâtre romain, forteresse… Le tout avec une vue sur le plus vieux lac d’Europe et le plus profond des Balkans (288m) : le lac d’Ohrid.

Au moment de retrouver la voiture, nous découvrons un petit papier sur le pare-brise. Cela ressemble à une amende mais avec l’alphabet cyrillique, on ne comprend rien. Nous avions pourtant regardé le panneau qui indiquait les horaires de stationnement. Il faut croire que nous avons confondu les heures payantes avec les heures gratuites… Nous partons discrètement en espérant ne pas se faire intercepter par le gardien. Il y en a pour 1000 denars (une quinzaine d’euros). 

Nous montons sur les hauteurs de la ville pour trouver un bivouac. Il y a beaucoup de pistes en Macédoine et le bivouac y est toléré. Nous trouvons facilement un bel endroit à l’abri des regards et avec vue sur le lac. A la nuit tombée, nous voyons les petites lumières de la ville briller au loin. Nos impressions sur ce pays sont vraiment très bonnes. Il mériterait de s’y attarder plus longuement.

Le lendemain, nous roulons jusqu’à “Bones Bay ». C’est un village sur l’eau dont l’origine remonte à la Préhistoire. L’entrée est payante mais nous n’avons pas de Denar (la monnaie locale). Nous continuons de faire le tour du lac avant de repasser la frontière avec l’Albanie sans encombre. Non pas sans avoir fait le plein de diesel à 1,30€ / l…

Kükes et sa ville souterraine

Nous nous arrêtons manger une pizza dans la ville de Peshkopi. Nous sommes les seuls touristes dans ce petit restaurant qui nous a coûté 1040 leks à deux. L’orage et la pluie tombent, nous sommes contents de manger à l’abri ce midi.

Notre objectif est d’atteindre Kükes pour visiter la ville souterraine. La route est longue, sinueuse et le temps maussade. Nous arrivons en fin d’après-midi et grâce à nos cartes, nous nous approchons de l’entrée d’une galerie de la ville souterraine construite par le régime communiste il y a 40 ans. La piste n’est pas empruntée, nous commençons à jardiner et les champs sur les côtés sont clôturés. Nous décidons de faire demi-tour et d’essayer de trouver un guide local. Il pleut et la journée est déjà bien entamée, nous décidons de prendre une chambre à l’Hôtel Amerika pour 50€/ nuit avec petit déjeuner. Le réceptionniste a dû nous prendre pour des fortunés et nous montre la suite VIP que nous refusons. Puis une autre chambre de bon standing. A tous les coups, il avait des chambres moins chères mais c’est bon pour nous. 

Nous profitons du début de soirée pour essayer de visiter le seul musée de la ville qui a l’air très intéressant sur l’Histoire de Kükes. La ville primitive a été complètement inondée par le régime en 1978 pour construire un barrage puis est devenue un centre important du communisme avec la construction de cette immense ville souterraine devant servir en cas d’attaque nucléaire. Ce qui n’est jamais arrivé heureusement. Kükes est ensuite devenue un grand centre de refuge pour les immigrants fuyant la guerre et le Kosovo. Comme par hasard, ce petit musée est fermé et impossible d’avoir des informations sur sa fermeture ou ses horaires.

Il se remet à pleuvoir, nous partons donc à la recherche d’un bar pour prendre le poult de la ville (pour une fois qu’on y est en soirée !). Nous arpentons la ville mais nous ne trouvons que des cafés où les hommes prennent… le café. Nous pensions plutôt à une petite mousse vu l’heure mais l’alcool n’est pas très courant dans les bars ici. Nous qui voulions du typique, finissons dans un bar branché de la ville où -étonné- le serveur nous dit de nous servir dans le frigo pour prendre une bouteille de bière. Nous sommes le seul couple et les seuls touristes. Il y a des tables avec des femmes et d’autres avec des hommes mais jamais les deux en même temps ! Tous, boivent des cocktails sans alcool ou des cafés. Finalement, c’est une expérience de voir la jeunesse de l’Est de l’Albanie sortir. Nos 2 bières au Plaza nous coûteront 300 leks et nous terminons la journée à grignoter dans la chambre d’hôtel.

Le lendemain matin nous avons rendez-vous avec Afrim pour visiter la ville souterraine de Kükes. Après un petit déjeuner à base d’omelette, fromage et pain, nous retrouvons Afrim à 10h. Il est blessé au genou, il nous confie alors à son jeune fils Onys. Nous passons à travers des talus et passons par dessus l’autoroute à travers une passerelle avant de descendre par un chemin escarpé vers des bâtiments abandonnés. Il y a des barbelés et Onys nous ouvre le passage. Il nous guide dans le souterrain à travers des galeries sombres. Il parle peu anglais mais essaye de nous expliquer en quelques mots les différentes pièces que nous traversons : douches de décontamination, bureaux des officiers, poste de branchements électriques…la ville s’étend sur de nombreux kilomètres et une partie est inondée. Nous pouvons quand même observer les sorties vers les bunker et l’énorme double-paroi anti explosion des galeries. Attention aussi aux chauve souris.

Cet énorme ensemble à mis 20 ans à être construit par des ouvriers forcés à travailler sous l’autorité du communisme chinois. Heureusement ce projet démesuré n’a jamais servi. Aujourd’hui une forme de dark tourisme pourrait naître ici mais les conditions d’accès et de sécurité du site restent dangereuses. Quelques guides se trouvent sur whatsapp mais attention quand même. Nous payons 5€/ pers pour ce petit tour improvisé de 45min. De retour à la lumière du jour, nous rejoignons Afrim (qui parle un peu français) et discutons des conditions de vie en Albanie. 

Avant de quitter Kükes, nous retentons notre chance au musée ethnographique qui est ouvert et gratuit. Il retrace l’histoire et la géographie de la ville et expose quelques costumes et une reconstitution d’habitat traditionnel. La tour sur la guerre jouxtant le musée est toujours fermée.

Musée ethnographique de Kükes, Albanie
Musée ethnographique de Kükes, Albanie

La vallée de Valbonë

C’est plein d’entrain que nous prenons la route direction la vallée de Valbonë. Nous faisons quelques courses dans la dernière ville avant de monter. Sur le chemin, nous nous arrêtons découvrir un vieux moulin à farine en passant sur un pont en bois en piteux état. Mais le cadre est très joli.

Vallée de Valböne, Albanie

Arrivés dans la vallée de Valbonë, nous sommes étonnés de voir la rivière totalement asséchée. De grands complexes touristiques sont en train de se construire dans ce qui semble être la future station de ski haut de gamme du pays. La vue sur les sommets est jolie et insolite avec ces petits bunkers qui sortent de partout dans un cadre aujourd’hui bucolique.

Nous prenons le début de la piste. Les panoramas sont magnifiques. Nous croisons des troupeaux de moutons, quelques maisons de bergers et même des points de vue (cassés) au milieu de nulle part. 

La nuit commence à tomber, nous sommes entre la frontière du Kosovo, du Monténégro et de l’Albanie. Nous nous installons sur un petit promontoire entre 2 immenses vallées. À notre grande surprise, nous croisons des habitants (mais où vivent-ils?) qui viennent ici pour capter le téléphone. La vue à 360° est belle mais la température baisse en même temps que le soleil. Il a fait 6° dans la nuit. 

Aujourd’hui, nous passons le col du Döberdol par une jolie piste qui réserve quelques surprises. Nous passons d’abord par un tronçon à travers la forêt primaire avant de descendre dans les alpages. Un bout de piste s’est effondré, nous passons tout doucement. Pour remonter vers le col à 2200m ça se complique. Les traces ne sont pas très visibles, certaines avec des ornières et de gros rochers. Des randonneurs sont perdus, nous les aidons à retrouver leur chemin grâce au GPS. Une fois le col passé, c’est une piste sympathique entourée de troupeaux de vaches et chevaux. Nous pique-niquons au bord d’une rivière et profitons de la chaleur retrouvée.

À la sortie de la piste à Fierze, il est trop tard pour prendre un ferry vers Koman, nous passons donc par une très très longue route sinueuse qui serpente autour du barrage de Fierze (impressionnant au passage). Nous nous rapprochons de la ville, nous trouvons un bivouac dans un camping abandonné au bord du lac Koman, entouré de vaches. Quand la bergère vient chercher son troupeau, elle essaye de nous parler mais elle ne comprend pas l’anglais. Nous passons une nuit calme au bord du lac. Hormis un chien qui fait le tour du lac en hurlant.

Les masques vénitiens de Shkodra

Au retour, nous repassons par Shkodra. Sur la route, nous nous arrêtons voir un chêne remarquable qui a certainement plus d’une centaine d’années. 

Après avoir fait quelques courses, nous nous arrêtons par curiosité à la fabrique de masques vénitiens. Nous entrons dans la boutique et nous sommes émerveillés face à tous ces masques et ce travail fait à la main. Nous sommes seuls et le vendeur nous propose de nous faire visiter l’atelier pour 3€/ pers. Nous acceptons volontiers. Nous découvrons une vingtaine d’employés en train de fabriquer des masques de Venise. Ils en sortent entre 2000 et 2500 / an ! 3 semaines sont nécessaires à la fabrication d’un masque et cela nécessite le travail de 4 à 5 personnes. Les masques sont faits en papier puis mis dans un des nombreux moules existants. Il sont ensuite décorés et vernis, parfois avec des peintures réalisées à l’unité et à la main. Il existe 8 boutiques de masques à Venise, 1 à Miami, 1 à Los Angeles, 1 en Espagne et 1 en Albanie où ils sont tous fabriqués ! Comment ne pas repartir avec un petit souvenir ? Nos craquons pour un petit masque noir et blanc à 30€.

Puis nous passons la frontière avec le Monténégro sans encombre et rapidement.

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